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Mode

Africa Fashion
prend ses quartiers à Londres

Par Luisa Nannipieri - Publié en juin 2022
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Collection automne-hiver 2020 de la marque kenyane Iamsigo.DR
Collection automne-hiver 2020 de la marque kenyane Iamsigo.MAGANGA MWAGOGO

Une exposition événement au Victoria and Albert Museum pour célébrer une scène éclectique et cosmopolite , toujours en ébullition.

La pionnière nigériane Shade Thomas Fahm, à Lagos, fin des années 1960.DR
La pionnière nigériane Shade Thomas Fahm, à Lagos, fin des années 1960.DR

Même au Royaume -Uni , c’est une première. L’exposition « Africa Fashion », organisée par le Victoria and Albert Museum, à Londres, qui ouvrira en juillet prochain, s’annonce comme la plus importante exhibition dédiée à la mode africaine jamais réalisée outre-Manche. Les conservateurs ont sélectionné 45 créateurs de plus de 20 pays à travers le continent et ont créé un parcours avec plus de 250 objets emblématiques pour célébrer l’histoire et l’impact mondial de la mode africaine contemporaine. Croquis, reportages, photographies, films et séquences de défilés alternent avec vêtements et accessoires sortis tout droit des archives personnelles des stylistes les plus iconiques de la seconde moitié du XXe siècle. Les créations de la première fashion designeuse du Nigeria Shade Thomas-Fahm, du maître du bogolan Chris Seydou, de l’« enfant terrible » de la mode ghanéenne Kofi Ansah et du « magicien du désert » Alphadi seront présentées pour la première fois dans un musée londonien. Elles seront montrées au cœur de la section «L’avant-garde », avec les silhouettes de la pionnière marocaine Naïma Bennis. Mais l’exposition met aussi en avant les créateurs contemporains. Comme le Camerounais Imane Ayissi, dont un ensemble associant soie scintillante et couches exubérantes de raphia accueille les visiteurs, soufflant l’idée que les modes africaines sont indéfinissables et que chaque artiste choisit son propre chemin. Parmi la nouvelle génération, on retrouve le label marocain MaisonArtC avec des pièces réalisées pour l’occasion, les Sud-Africains Thebe Magugu et Sindiso Khumalo, la marque nigériane Iamisigo et la rwandaise minimaliste Moshions. Avec des sections dédiées à la Renaissance culturelle africaine et au rôle politique des garde-robes dans le contexte des indépendances, l’exposition rappelle que la mode se développe avant tout dans la société et la rue. Un concept que l’on retrouve chez la Sénégalaise Selly Raby Kane ou dans les bijoux de la Kenyane Ami Doshi Shah, qui soulignent le rapport entre mode, matière et nature .