Alain Foka

Le « Monsieur média » de Radio France Internationale (RFI) depuis 1994 vient de publier un documentaire sur Thomas Sankara. À 51 ans, ce fils de policier camerounais fourmille de projets : la création d’un magazine télé sur une chaîne internationale, ou encore la sortie de deux nouveaux coffrets DVD Archives d’Afrique sur Omar Bongo Ondimba et Laurent-Désiré Kabila.

son hobby
Un de ces dimanches, j’irai probablement faire un tour sur un circuit. J’adore en effet les voitures de course.C’est une passion qui remonte à mes années d’étudiant en France, quand je pratiquaisun peu le sport automobile. Je suis un fan de vitesse, ça fait monter mon taux d’adrénaline et je me débarrasse du stress que j’ai pu accumuler au cours de la semaine.

son film
J’ai très envie d’aller voir Le Tout Nouveau Testament de Jaco Van Dormael, qui a été présenté au dernier Festival de Cannes. J’adore les comédies et surtout Benoît Poelvoorde qui y tient le rôle principal. Et quel rôle ! Celui de Dieu ! Pour une fois qu’il est montré sous un jour mauvais ! C’est mon côté iconoclaste. Ça doit être un moment très drôle… Je ne fréquente plus les salles comme avant : désormais, je suis plutôt « ciné-avionphile » (rires) !

son plaisir
Dès que je débarquerai à Douala, dans quelques jours, je me précipiterai dans un cabaret appelé Le Sénat pour y jouer avec les musiciens de l’établissement. Je suis en effet bassiste. C’est un réel plaisir d’interpréter du makossa, des standards anglo-saxons ou du Johnny Hallyday, de partager ce plaisir avec le groupe et le public. J’aime tellement ça que chaque réveillon de fin d’année, je le passe dans ce type d’établissement avec ma famille, des amis et des artistes à faire de la musique toute la nuit.

son voyage
J’ai prévu, en juillet, un voyage qui me tient particulièrement à cœur. Depuis quinze ans, je pars en vacances aux États-Unis avec ma famille ; on s’aménage deux étapes, Los Angeles (photo) et Miami. C’est le moment de l’année où je peux enfin me consacrer entièrement à ma femme et mes enfants. Je ne m’en lasse pas. Avec la France et le Cameroun, l’Amérique, c’est un peu ma troisième maison. Les gens ne s’occupent pas de ce que fait l’autre, ne jalousent pas sa réussite et ils ont un rapport plus « décontracté » à l’argent.

son projet
J’ai publié, le 28 mai, le volume 2 d’Archives d’Afrique, un coffret de deux DVD ; six heures de documentaire consacrées à Thomas Sankara. J’ai notamment organisé une reconstitution minutieuse de son assassinat avec le concours d’acteurs professionnels, et sur la base du témoignage du seul survivant de cette tuerie, Alouna Traoré, qui fut un de ses proches collaborateurs. L’histoire de notre continent a été, hélas, trop longtemps racontée par d’autres, j’essaie donc de corriger cela. Je relate le parcours du leader burkinabè, de sa naissance à sa mort. En juin, je présente ce coffret à Dakar, Pointe-Noire et Douala.

ses médias
Tous les matins, j’écoute d’abord la radio, RFI, puis France Info et France Inter. Je passe ensuite aux journaux : Le Monde et le Times sont mes deux quotidiens favoris, ils ont une approche soft de l’actualité, on ne les identifie pas forcément comme étant de droite ou de gauche. Sinon, je regarde peu la télévision, mis à part les émissions et les documentaires de la chaîne Arte. Quant aux séries, je m’en suis détaché depuis la fin de 24 heures chrono.

sa table
Mon restaurant préféré, c’est la maison de ma mère, à Douala ! Quand je retourne au Cameroun, elle me prépare mon plat préféré, le koki. Il s’agit d’un gâteau de haricots qui s’accompagne de bananes plantain et que l’on mange dans tout le pays, en particulier à l’occasion des grandes cérémonies – mariages, funérailles, etc. Contrairement au ndole, il figure rarement sur une carte. Ses odeurs et ses saveurs me rappellent mon enfance.

sa musique
J’écoute beaucoup de musique, surtout en voiture et notamment Sam Fan Thomas. Il a toujours été mon artiste camerounais de prédilection, raison pour laquelle j’ai accepté de produire son prochain album. Cet opus, qui devrait sortir en septembre prochain, est à mon avis le plus abouti. Et en tant que musicien, j’apprécie Richard Bona (photo) dont les disques m’apaisent. J’aime aussi beaucoup deux vocalistes, Gino Sitson et Kaïssa, qui vivent à New York.