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Interview

Amira Ghenim : « Écrire pour regarder nos cicatrices en face. »

Par Astrid Krivian Cédric Bouvier
Publié le 27 mars 2025 à 12h34
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Saga familiale sur fond de bouleversements politiques et sociétaux dans le Tunis des années 1930, le 2ème roman « Le désastre de la maison des notables » (Philippe Rey, 2024) de l’écrivaine et professeure tunisienne de linguistique place une personnalité historique au cœur de son intrigue : Tahar Haddad, figure majeure dans l’évolution de la Tunisie pour les droits des femmes. Les idées progressistes et féministes de cet intellectuel visionnaire et militant politique ont inspiré le premier président de la République tunisienne Habib Bourguiba dans la constitution du Code du statut personnel en 1956. Embrassant plus de 50 ans d’histoire du pays, ce roman choral raconte le conflit entre deux familles bourgeoises tunisoises, les Naifer et les Rassaa : une nuit, Zbeiba Rassaa, mariée à Mohsen Naifer, est soupçonnée d’avoir une liaison avec Tahar Haddad. À différentes époques, chaque membre des familles et leurs domestiques vont raconter leur propre version de l’histoire et leurs conséquences désastreuses. Cette remarquable construction narrative en gigogne entremêle ainsi secrets, mensonges et vérité. Finaliste de l’Arab Booker Prize, cet ouvrage a été distingué du prix Comar d’Or en Tunisie en 2021, et du Prix de la Littérature Arabe en 2024. Rencontre lors de la 3ème édition du Festival du livre africain de Marrakech, qui s’est tenue du 29 janvier au 2 février 2025.