
Ancré dans l'air du temps
Avec son banc Ayo, Josh Egesi montre comment la culture, les traditions et l’esprit du continent peuvent nourrir un design de solution.
Dans sa chambre de la Cité internationale des arts de Paris, où il travaille à une nouvelle collection intitulée «Ego» («je» en latin et «argent» en igbo), le Nigérian Josh Egesi a installé une oeuvre d’art pratique devant sa fenêtre. Un châssis recouvert de feuilles rouges qui transforme la grisaille de l’hiver parisien en lumière envoûtante. Et qui nous dévoile plusieurs aspects de la mentalité du trentenaire, parmi les designers les plus brillants de sa génération. Egesi est débrouillard – il travaille souvent à partir de matières de récup. Il se laisse inspirer par ses expériences personnelles. Il conçoit le design comme un outil pour créer des solutions fonctionnelles adaptées au contexte. Enfin, il aime le rouge. La version du banc Ayo qu’il a exposée en 2024 à la Triennale de Milan est d’ailleurs de la couleur mystique du juju et du royaume du Bénin. Un banc minimaliste en bois et acrylique, modulable, pour permettre à plusieurs personnes de s’asseoir ensemble ou de se réunir simplement en déplaçant le dossier, et équilibré sur les côtés par un porte-revues et un plateau pour le jeu ayo (dit aussi awalé, kpo ou makpon). Créé pour remplacer un banc mal équilibré dans son jardin, ce meuble répond au besoin de partage et de sociabilité traditionnel avec une esthétique contemporaine et une âme résolument africaine. joshegesi.com.