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Interview

Babatunde Apalowo
« Raconter les sentiments impossibles»

Par Jean-Michel Meyer - Publié en juin 2024
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Un film africain qui montre une histoire d’amour entre deux hommes, c’est rare. Plus encore à Nollywood, dans l’industrie du cinéma nigérian. Primé à la Berlinale en 2023, Toutes les couleurs du monde a été tourné à Lagos, l’autre personnage de cette histoire.

©H.TOVONDAHY
©H.TOVONDAHY

En mai 2014, le parlement nigérian a adopté à l’unanimité une loi prévoyant une peine de quatorze ans de prison en cas de mariage homosexuel, et dix ans d’emprisonnement pour les personnes de même sexe affichant publiquement leur relation. C’est dire si le choix du sujet du premier long-métrage de Babatunde Apalowo est audacieux. Après avoir raconté l’indécision d’un homme entre deux femmes dans un court primé dans de nombreux festivals (A Place of Happiness, 2017), il s’attache à la vie d’un célibataire qui refuse les avances de sa voisine et tombe amoureux d’un homme, à son corps défendant… Un scénario qui a évolué quand ce réalisateur de 37 ans a constaté la violence de l’homophobie dans son pays. Un film, aussi, qui n’a pu être tourné in extremis que lorsqu’un acteur a enfin été trouvé pourle rôle principal: Tope Tedela,remarqué dans la série nigériane Blood Sisters sur Netflix il y a deux ans [voir AM...

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