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Découverte / Côte d’Ivoire

Ben Balla Koné
«Il faudra passer à la vitesse supérieure»

Par Philippe Di Nacera - Publié en juillet 2024
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Rencontre avec le secrétaire général du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire (CNJCI). Il souligne l’impact positif des politiques jeunesse et souhaite une montée en puissance du dispositif d’accompagnement.

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Il a le sourire franc quand il vous salue. Il annonce dès les premiers échanges qu’il est «médecin de formation». Mais l’horizon d’un cabinet médical en ville lui semble, à la fin de ses études, trop étroit. «C’est peut-être là que mon engagement associatif a impacté mes choix. Très tôt, je voulais agir à un niveau beaucoup plus important que celui des quinze ou vingt patients que l’on voit dans un cabinet de santé.» Dès son entrée dans la vie active, il opte pour un groupe pharmaceutique britannique d’envergure mondiale, AstraZeneca. Directeur médical régional, il se sent utile. «Il y a la possibilité, avec des programmes structurants, à une échelle internationale, d’avoir un impact plus fort sur les populations.» Son engagement passe aussi par «l’activisme, ou le don de soi dans des activités extraprofessionnelles».

Passé par la Mutuelle générale des étudiants de l’UFR des sciences médicales de l’Université Félix Houphouët-Boigny et membre de la jeunesse du Rotary Club, dont il est devenu le président à Abidjan, il entre au bureau national du Conseil national des jeunes de Côte d’Ivoire. Un engagement constant: «Être utile à ma communauté et à ma société, c’est ce qui me permet de me lever tous les matins.»

C’est d’abord grâce à son riche parcours associatif qu’Ibrahima Diabaté, président du CNJCI élu en 2021, coopte le docteur Koné au bureau exécutif national pour en faire son secrétaire général. Cet organe «consultatif et apolitique», créé en Côte d’Ivoire en 2017, est une courroie de transmission entre les pouvoirs publics et la jeunesse. «Par exemple, pour le programme mis en place à la faveur de “l’année de la jeunesse” décrétée par le président de la République, SEM Alassane Ouattara, le CNJCI a été saisi pour transmettre les aspirations des jeunes.»

Selon le docteur Koné, ils aspirent d’abord à pouvoir accéder à l’information qui les concerne: emploi, aide à l’entrepreneuriat ou santé. Ensuite, ils veulent se former pour trouver du travail. «Tous ne peuvent pas être entrepreneurs. Et ils ont besoin d’acquérir de l’expérience en entreprise.»

L’annonce de l’«année de la jeunesse» a suscité de l’espoir. «C’est important d’entendre le président de la République décider de consacrer toute une année à prendre soin des jeunes […]. Ils représentent autour de 75% de la population. Il est naturel qu’un gouvernement responsable cherche des réponses aux préoccupations d’une si grande partie de ses citoyens.»

À noter, toutefois, un fréquent malentendu: les budgets colossaux annoncés (1118,115 milliards de FCFA, de 2023 à 2025) représentent en fait les efforts conjugués de l’État de Côte d’Ivoire et des partenaires au développement. «Les chantiers d’infrastructures (constructions d’écoles, d’universités, d’instituts de formation, de centres de service civique) captent la majorité des fonds débloqués. Nous comptons plus de 22 millions de jeunes en Côte d’Ivoire. En matière d’impact direct, plus d’un million d’entre eux a bénéficié des différents programmes, et plus de 8 millions ont été touchés de façon indirecte […]. Nous apprécions tous les efforts consentis, qui ont redonné des perspectives à la jeunesse ivoirienne, mais il faudra amplifier les dispositifs pour passer à la vitesse supérieure.» DR Son but: aider chaque jeune à trouver sa voie.