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Légende

Calypso Rose
Forever !

Par Sophie Rosemont - Publié en août 2022
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Calypso Rose.FIFOU
Calypso Rose.FIFOU

Dans son nouvel album, la chanteuse de Trinité-et-Tobago clame la joie d'être soi, libre et ouverte sur le monde.

CALYPSO ROSE, Forever, Because Music.DR
CALYPSO ROSE, Forever, Because Music.DR

Pour les rares qui ne la connaîtraient pas encore, rappelons que Calypso Rose, née McArtha Lewis sur l’île caribéenne de Tobago, au sein d’une famille de 13 enfants, a vécu un premier déchirement à l’âge de 9 ans. Sans le sou, ses parents doivent la confier à un couple de l’île de Trinité. Celle qui devient, dès l’adolescence, Calypso Rose, s’y épanouit néanmoins. Forte d’un mental en acier et d’une voix mémorable, elle fait ses armes dans les calypso tents, où l’on doit, face à une sacrée concurrence, imposer son bagout. En 1978, elle est la première femme à remporter la couronne de « Calypso Queen » – alors que personne n’y croyait dans le circuit très machiste du carnaval. Féministe ? Et pas qu’un peu ! 800 chansons plus tard, désormais basée à New York, celle qui a fêté ses 82 ans ne compte pas lâcher le micro. Pour ce nouveau disque, engagé et à l’énergie contagieuse, elle reste fidèle à ses compagnons de musique. L’objectif étant de rester authentique sans se priver des sonorités électroniques. En premier lieu, le producteur bélizien Ivan Duran, qui la suit depuis plus de quinze ans et fait intervenir son groupe The Garifuna Collective. Également de la partie, Manu Chao, qui a réalisé en 2016 son Far From Home, devenu disque de platine, des musiciens trinidadiens (Machel Montano, Kobo Town), jamaïcains (Mr Vegas), mais aussi Oli, du duo français Bigflo & Oli – car Calypso Rose est toujours attentive aux propositions de la nouvelle génération… Sans oublier des pointures du même calibre qu’elle. Ainsi, le guitariste Santana transcende de ses riffs l’ouverture de l’album, « Watina »., une reprise d’Andy Palacio en 2007, qui rappelle la mise en esclavage et la déportation du peuple des Garifunas. Un discours qui s’inscrit dans les convictions défendues par l’artiste depuis ses débuts, dont l’égalité de toutes et tous, quels que soient la couleur de peau, le sexe et les origines sociales. En 2019, elle est d’ailleurs rentrée à l’Icons of Tobago Museum, qui n’a pas oublié, comme elle, d’où McArtha-Calypso venait.