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Cameroun : au nom des populations

Par Michael.AYORINDE - Publié en février 2011
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Yaoundé, un jour ordinaire d’octobre. Dans l’immense no man’s land qui abrite chaque année, en décembre, la foire promotionnelle de Tsinga, en contrebas de l’imposant Palais des congrès, quelques jeunes devisent en « camfranglais », un franglais mâtiné de dialectes et néologismes du cru. Ils parlent de la baisse de forme des Lions indomptables, de la corruption dans le foot, de la pénurie de sucre qui leur paraît créée de toutes pièces dans le but de faire grimper les prix, de la passe d’armes entre le ministre du Commerce et un importateur qui veut augmenter les prix du poisson. Tout à côté, autour d’un « casino », une séance de poker local destinée à tuer le temps, on descend en flammes les politiciens et hauts fonctionnaires, les gosses de riches à qui tout est dû, les vieux qui ne veulent pas libérer les postes de responsabilité au bénéfice de la génération montante. On croirait entendre des slams de Valséro, le « Général » des jeunes (de son vrai nom Gaston Abe), rappeur à succès, qui tutoie le président Biya dans ses tubes. En quelques rimes, il pose les principaux défis sociaux qui s’imposent au gouvernement mais aussi à ses forces...

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