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Editos

CAN, trop bien !

Par Emmanuelle Pontié - Publié en février 2024
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Franchement, les mecs, reconnaissons que les Coupes d’Afrique des nations, c’est bien plus passionnant que les tournois occidentaux! Car elles sont toujours pleines de rebondissements et d’inattendu. Ailleurs, les équipes tournent comme des horloges. Pros, certes, et sûrement sympas pour les spécialistes du ballon rond dont je ne suis pas mais bon, les surprises sont rares. Alors que cette CAN 2023, qui se déroule au moment où j’écris ces lignes, c’est un festival hors normes d’émotions! Déjà, les idées toutes faites sur les bonnes et les mauvaises équipes volent en éclat dès le début. Le Cameroun, poids lourd d’hier, ne brille plus que par la légende. Le Maroc, demi-finaliste de la dernière Coupe du monde, est éjecté dès les huitièmes de finale par l’Afrique du Sud! Des formations inattendues, comme le Cap-Vert ou la Guinée, se mettent tout à coup à briller. Faisant dire sur place: «Même Guinée était préparée à la CAN, oooooh!»

Et, bien sûr, il y a les Éléphants du pays organisateur, éliminés comme des bien piteux en première partie, puis repêchés in extremis grâce à l’alchimie chanceuse des points des autres équipes, et confrontés à l’équipe archi-favorite des Lions de la Teranga en huitièmes de finale... Stupeur : ils gagnent aux tirs au but et sont qualifiés pour les quarts. Et encore pour les demi-finales!

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Quand vous lirez ces lignes, on saura s’ils sont allés en finale et ont gagné ou non. On leur souhaite la Coupe (déjà raflée deux fois, quand même, il y a longtemps), mais ce n’est même pas le propos. Le délire dans les rues d’Abidjan le soir du 3 février était déjà, en soi, le signe d’un méga-évé- nement. Et, là encore, totalement contraire aux pro- nostics les plus fous. L’une des raisons de ces CAN à rebondissements, c’est bien entendu la gestion des équipes nationales, tantôt bonne, tantôt pas. Avec les hauts et les bas qui en découlent. Mais c’est aussi, paraît-il, la fraîcheur du jeu (moins pro, rodé, acadé- mique, railleront certains), qui ouvre un monde de tous les possibles. Justement. Et c’est ça qui est génial. Par ailleurs, j’ai commencé ce texte en disant «franchement, les mecs». Par réflexe d’hier, peut-être. Parce qu’au- jourd’hui, on aurait pu dire «franchement, les filles». Les supportrices féminines, en transe le soir des victoires, sont de plus en plus légion sur le continent. Et ça aussi, c’est nouveau. Ça bouge, ça change, ça pulse. Vive la CAN 2023 ! Que le meilleur gagne. Mais, d’ores et déjà, merci pour l’émotion géante qu’elle nous a procurée.