Construire le futur !
Infrastructures, rénovation, équipements… La Côte d’Ivoire est un pays de BÂTISSEURS. Il faut répondre aux exigences d’un développement rapide. Tour d’horizon non exhaustif des chantiers aux quatre coins du pays.
ROND-POINT DE LA MAIRIE D’ABOBO, DE L’ESPACE AU COEUR DE LA CITÉ
ABOBO, VÉRITABLE VILLE DANS LA VILLE D’ABIDJAN, met en route un projet qui devrait changer la donne pour ses habitants. La commune de feu Hamed Bakayoko bénéficiera d’un nouveau rond-point spectaculaire, avec 15 km de rues réhabilitées et bitumées. L’infrastructure, qui se trouvera au coeur du quartier, permettra de désengorger le passage avec une voie souterraine, fluidifiant la circulation, notamment sur l’axe Adjamé-Abobo- Anyama, et assurant plus de sécurité aux piétons. S’étendant sur une surface de 14 640 m2, le rond-point sera doté d’une grande place centrale qui laissera libre cours à la rencontre des populations et pourra accueillir tous types de spectacles à ciel ouvert. Porté par PFO Africa, ce projet s’inscrit dans la volonté du gouvernement de faire d’Abidjan une ville ouverte sur le monde, comme ses quatre entrées monumentales le symboliseront.
4E PONT D’ABIDJAN, UN « VENT DE MODERNISATION »
APRÈS AVOIR FINI LE 3E PONT (HKB), qui relie la commune de Marcory à celle de Cocody, le pays s’est lancé dans un autre projet : la construction du 4e pont d’Abidjan. Ce pont à péage, entamé en 2018, reliera le quartier du Plateau, centre des affaires, aux communes de Yopougon, Attécoubé et Adjamé, facilitant ainsi la vie de millions de citadins. De quoi redonner de l’air à la circulation dans la ville. Ce projet est réalisé par l’entreprise China State Construction Engineering Corporation, et cofinancé par la Banque africaine de développement et l’État de Côte d’Ivoire, pour un coût s’élevant à près de 142 milliards de francs CFA. Malgré la pandémie de Covid-19, l’avancement des travaux est très prometteur : 50 % du pont est achevé, tout comme 37 % du projet global (incluant les aménagements urbains et les accès). Un vrai « vent de modernisation », pour reprendre l’expression de feu Amadou Gon Coulibaly, qui avait posé la première pierre de l’ouvrage.
LOGEMENTS SOCIAUX DE GRAND-BASSAM, UNE MAISON POUR CHAQUE IVOIRIEN
EN PLEIN BOOM ÉCONOMIQUE, le pays doit faire face à un nouveau défi : celui d’une démographie en plein essor. La construction des logements est donc une priorité, et c’est dans ce cadre que s’inscrit le projet immobilier « Ville nouvelle Grand-Bassam ». Financé par l’entreprise chinoise Huali Holding Group, en partenariat avec la Société ivoirienne de construction et de gestion immobilière, il a comme mission de produire un maximum de logements en peu de temps : près de 2 600 habitations à Grand-Bassam, pour un total de plus de 6 000 au niveau d’Abidjan. La construction de logements sociaux permet de désengorger la ville, mais également de donner à chaque Ivoirien une chance d’être propriétaire, ce projet accordant le droit aux habitants d’effectuer un paiement sur plusieurs années. Le défi est de taille, puisqu’il faut construire plus et toujours plus vite. Bon nombre de programmes de ce genre voient ainsi le jour, comme à Songon.
USINE DE TRAITEMENT DE LA MÉ, L’EAU POTABLE POUR TOUS
C’EST L’UNE DES PLUS GRANDES USINES d’eau potable d’Afrique de l’Ouest ! Réalisée par l’entreprise PFO Africa, l’usine de la Mé donnera accès à l’eau potable à près de 1,5 million d’Ivoiriens, en particulier dans la région et la capitale économique. Traitant l’eau de la rivière de la Mé, elle produira environ 240 000 m³ d’eau potable par jour, améliorant ainsi la qualité de vie des habitants. La démographie de la Côte d’Ivoire ne cessant de croître – une hausse de près de 20 % de la population est prévue pour 2025 –, cela entraîne une forte demande en eau potable, mais fort heureusement, la ville d’Abidjan dispose de nappes souterraines très généreuses, et d’autres projets tels que celui de la Mé sont déjà à l’étude.
AUTOROUTE YAMOUSSOUKRO-BOUAKÉ, LA ROUTE VERS LE NORD
APRÈS AVOIR RELIÉ ABIDJAN, capitale économique, à Yamoussoukro, capitale politique, l’État entame en 2017 un nouveau projet, celui de rallier Yamoussoukro à Bouaké en vue d’améliorer et d’étendre le réseau routier du pays. Les travaux sont exécutés par l’entreprise China Road and Bridge Corporation, pour un coût estimé de 165 milliards de francs CFA. À la fin des chantiers, une autoroute de 362 km permettra de rattacher les deux pôles économiques, Abidjan et Bouaké. En ce qui concerne l’avancée des travaux, la section Yamoussoukro-Tiébissou (37 km) est à un taux d’exécution de 65 %, et celle de Tiébissou-Bouaké (95 km) à un taux de 34 %. L’autoroute rattachera non seulement le sud au nord, mais s’étendra également au-delà des frontières. Elle a en effet pour ambition de s’inscrire dans un vaste projet qui permettra de relier Bamako et Ouagadougou à Abidjan.
ÉNERGIE, UNE DEMANDE SOUS HAUTE TENSION
LA CÔTE D’IVOIRE connaît une croissance économique soutenue, et pour accompagner ce progrès, il est primordial de s’assurer que l’accès à l’électricité suive. C’est dans ce cadre que s’inscrivent les deux postes de distribution inaugurés en octobre dernier à Bingerville et Anani. Cette ligne 225 kV permet de réduire les coupures ainsi que les baisses de tension électriques. L’électricité, arrivant du poste de Bingerville, traverse la lagune Ébrié, et alimente celui d’Anani, ce dernier transmettant ensuite l’énergie à une partie de la zone sud d’Abidjan jusqu’à Grand-Bassam. Financé par la Banque ouest-africaine de développement, ce projet s’élève à un coût de 12,4 milliards de francs CFA. Le pays consommant environ 2 400 MW (puissance installée), ce chantier n’est que le début d’une vaste campagne d’électrification du territoire, dont la couverture devrait être totale à l’horizon 2025.
STADE DE BOUAKÉ, LA CAN 2023 EN LIGNE DE MIRE
EN JUIN-JUILLET 2023, trente-neuf ans après l’édition de 1984, la Côte d’Ivoire sera de nouveau le pays hôte de la Coupe d’Afrique des nations. Pour cela, elle doit relever de nombreux défis, notamment la rénovation du stade municipal de Bouaké, surnommé « stade de la paix ». Bouaké fait partie des cinq villes qui hébergeront la compétition, avec Abidjan, San-Pédro, Yamoussoukro et Korhogo. Selon les exigences de la Confédération africaine de football, le stade qui, initialement, pouvait accueillir 25 000 supporters verra sa capacité portée à 40 000 places. Il sera également doté de terrains d’entraînement et de villas pour recevoir les équipes. Le projet de réhabilitation est réalisé par l’entreprise portugaise Mota-Engil, pour un coût de 54 milliards de francs CFA. De quoi rendre fiers les habitants de la ville et porter chance aux Éléphants.