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Histoire

David Adjaye décolonise l’art

Par Luisa Nannipieri - Publié en mai 2021
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À l’intérieur, les visiteurs se promèneront sous des répliques des maisons des Edos. Ici, un toit faisant référence à la royauté. DR
À l’intérieur, les visiteurs se promèneront sous des répliques des maisons des Edos. Ici, un toit faisant référence à la royauté. DR


​​​​​​​Le célèbre architecte britannico-ghanéen connecte présent et passé dans la conception de l’EDO MUSEUM OF WEST AFRICAN ART, au Nigeria.

LE FUTUR MUSÉE d’Edo pour l’art ouest-africain ouvrira dans cinq ans à Bénin City, au Nigeria, mais le projet fait déjà couler beaucoup d’encre. En effet, c’est le dernier grand chantier africain du starchitecte britannico-ghanéen Sir David Adjaye. Destiné à mettre en avant l’art et les restes archéologiques de l’ancien royaume du Bénin, il est le symbole de la coopération entre le Nigeria et le British Museum sur le terrain de la revalorisation de la culture africaine. Un partenariat qui vise à créer une institution mondialement reconnue autour d’une collection d’objets pillés par les colonisateurs. Comme les bronzes du Bénin, une série de sculptures en métal et en ivoire, corail et bois, dont le Nigeria demande le retour. Le projet du musée, qui surgira  sur une zone de fouilles, prévoit de connecter présent et passé à travers les restes archéologiques, mariant harmonieusement le nouveau bâtiment et les anciennes ruines avec le paysage. À l’intérieur, le visiteur se promènera entre jardins ombragés, galeries flottantes au-dessus de la végétation et pavillons s’inspirant de maisons historiques des Edos. Tout est fait pour remettre les artefacts dans leur contexte précolonial et « déconstruire l’objectification telle qu’elle s’est construite en Occident ». L’architecture elle-même assume une fonction fondamentale dans la fruition des oeuvres, leur restituant le sens qui leur a été volé. adjaye.com