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Entretien

Diane Mordacq
« Nous allons assister à un retour du protectionnisme »

Chargée de recherche au club Déméter.

Par Cédric Gouverneur - Publié en avril 2022
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Diane Mordacq.DR
Diane Mordacq.DR

​​​​​​​Le Club Déméter, un groupe de réflexion qui rassemble des entreprises et des établissements de l’enseignement supérieur français, s’intéresse aux questions de la sécurité alimentaire. Diane Mordacq, chargée de recherche, répond à nos questions, alors que la guerre en Ukraine a des impacts importants sur l’approvisionnement en blé dans le monde.

AM : Le conflit en Ukraine s’ajoute au Covid-19, à la hausse des carburants et aux sécheresses, qui avaient déjà fait grimper le prix du blé. Une telle conjoncture est-elle inédite ?

Diane Mordacq : Ce qui est inédit, c’est que le marché mondial du blé soit amputé d’une quantité considérable : l’Ukraine représente 12 % des exports de blé. Le déséquilibre entre offre et demande a fait atteindre, le 7 mars, le prix de 400 euros la tonne de blé, soit 100 euros de plus qu’en 2007 ! Aujourd’hui, nous sommes autour de 360 euros la tonne. Depuis une vingtaine d’années s’additionnent des tensions structurelles : croissance démographique, hausse de la demande calorique mondiale, inégalités géographiques et de ressources, complexification de la logistique et du commerce, turbulences économiques, monétaires et financières. Le Covid-19 et le conflit sont des amplificateurs de ces tensions structurelles.

La dépendance...

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