Effet solaire et contrasté
Les looks de NUMU D valorisent les tissus maliens et jouent avec les coupes occidentales et traditionnelles pour un résultat éclatant.
NUMU D est le nom d’une très jeune marque malienne qui, en langue bambara, évoque l’enfant (dén) du forgeron (noumou). C’est une référence à la famille de la créatrice Sirandou Dianka, issue de la caste des Niamakalah, ou artisans forgerons. L’ancienne directrice de magasin franco-malienne, reconvertie à la couture en 2020, rend ainsi hommage à ses racines et revendique sa double culture, qu’elle célèbre. Une culture très pop et dynamique, étant donné qu’elle a grandi en Europe dans les années 1990, bercée par le hip-hop, que l’on retrouve dans son amour du color-blocking, la tendance à combiner des couleurs différentes et frappantes pour créer des styles contrastés.
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Celle qui, aujourd’hui, vit entre Paris et Bamako trouve son inspiration lors de ses voyages. Sa première collection, «KÉLÉ» («un-e» en bambara), présentée en 2023 au Mali Mode Show, est née après un périple à travers le Sénégal, la Côte d’Ivoire, le Niger, le Togo, le Ghana, le Bénin et le Mali. Toutes les pièces en coton biologique malien sont colorées une par une avec des teintures naturelles et éthiques et peuvent être modifiées sur demande selon les préférences chromatiques de la clientèle. Pour sa deuxième ligne, présentée en version capsule à la Nuit du pagne tissé du Ségou’Art en février, elle s’est rendue sur place en avance pour travailler avec les artisans locaux et se nourrir de l’ambiance de la région. Appelée «Entre-deux» (cultures, continents, couleurs), la collection introduit le bogolan. Cette fois-ci, Dianka a travaillé avec des teintures à base d’argile et d’écorce d’arbre et un coton malien plus léger, en toile de tissage. La collection pousse aussi plus loin les coupes occidentalisées: «Se situer entre tradition et modernité est un vrai défi pour les jeunes créateurs qui cherchent à valoriser les textiles du continent. Les pantalons, par exemple, restent encore très genrés. Souvent, ils sont en denim alors qu’avec les fibres locales, on peut aussi créer des belles pièces à porter au quotidien.» djoloo.com
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