Étienne Giros :
«Il faut un espace de libre-échange
entre l’UE et la ZLECAf»
Le président du conseil français des investisseurs en Afrique (Cian) signe un livre incisif, 54 nuances d’Afrique, préfacé par l’ex-premier ministre ivoirien Patrick Achi. Une profession de foi qui démonte les clichés et idées reçues qui circulent encore trop souvent.
AM: Vous remarquez que les médias généralistes européens ne parlent de l’Afrique que lorsqu’une tragédie s’y déroule.

Étienne Giros: Les faits positifs ne les intéressent pas! L’Afrique est plurielle, multiple, bien la connaître ne s’apprend pas dans les livres; je dirais que ce continent s’acculture. Lorsque des entrepreneurs occidentaux échouent en Afrique, c’est que la connexion ne s’est pas faite.
Selon vous, pourquoi les entreprises françaises doivent elles investir dès aujourd’hui en Afrique?
Pour deux raisons majeures: d’abord, le continent est en plein essor démographique. À 14 kilomètres de l’Europe – la largeur du détroit de Gibraltar – nous attendent un milliard de nouveaux consommateurs. Ils ont, pour le moment, peu de pouvoir d’achat, mais ils consomment tout de même. Ils sont jeunes et ont soif d’avenir. Est-il raisonnable – et éthique! – de laisser de côté un continent de bientôt 2,5 milliards d’habitants? Humainement, c’est inacceptable. Ensuite: l’arrivée d’une génération qui n’a pas connu la colonisation. L’Afrique...