Faites vos jeux!
Les Jeux olympiques de Paris seront en train de s’achever au moment où vous lirez ces lignes. Et l’on espère déjà que le continent africain aura largement dépassé la moisson de 37 médailles glanées lors des Jeux de Tokyo. Après la Tunisie au sabre individuel, l’Afrique du Sud au rugby à VII ou l’Égypte à l’épée… Mais au-delà du sport et des records auxquels l’Afrique nous a habitués notamment du côté de l’est, dans le domaine de la course à pied , comme le dit l’adage: «L’important, c’est de participer.»
Cinquante-quatre nations représentées, certaines sur de tout petits bateaux défilant sur la Seine lors de la cérémonie d’ouverture, avec parfois un seul athlète à bord, porteur fier d’un drapeau. Des pays africains engagés dans 329 épreuves et 32 disciplines.
Les JO sont une formidable vitrine, où les guerres, les différends, les inégalités, durant quelque 17 jours, semblent oubliés. Seuls les performances, le travail et la recherche de l’excellence comptent. La réussite personnelle prend le pas sur la pauvreté d’un pays et sur le manque criant de financements dans certaines nations. Car, entre autres, le sport fait partie de l’ADN du continent. Les JO sont un outil diplomatique hors normes. Douze chefs d’État africains ont fait le déplacement. Kigali profite habilement du sport pour faire une campagne de promotion de sa destination: le slogan «Visit Rwanda» s’affiche sur les maillots. C’est, enfin, un moment magique où tous les racismes et les replis identitaires sont comme suspendus, au profit de l’esprit olympique.
La France l’a illustré de manière clairement militante, en choisissant de faire chanter Aya Nakamura, star originaire du Mali, au son de l’orchestre de la Garde républicaine devant l’Académie française. À l’heure où l’Hexagone a voté massivement pour un parti d’extrême droite aux dernières élections législatives, voilà un symbole ultime d’intégration, de partage et de diversité. Et après les JO, place aux Jeux paralympiques où, là encore, l’Afrique sera présente. Avec des athlètes marocains ou sénégalais en parataekwondo ou encore tunisiens en para-athlétisme, parmi beaucoup d’autres. On leur souhaite, à eux aussi, une belle récolte de médailles. Et de rappeler que l’Afrique, avec tous les autres champions, regorge de talents et de tickets gagnants. Bravo à tous!