Faïza Guène
«Je refuse l’élitisme associé à l’écriture»
Vingt ans après Kiffe kiffe demain, l’autrice convoque à nouveau son héroïne Doria, qui lui permet de lutter avec les mots contre le racisme, le patriarcat, le classisme, qui gangrènent la société.
Publié en 2004, son premier roman Kiffe kiffe demain apportait un souffle nouveau dans la littérature française, dépeignant des réalités et des personnages alors très absents de ce paysage. Véritable phénomène, il fut vendu à plus de 400000 exemplaires et traduit en 26 langues. Avec un style moderne, qui n’appartient qu’à elle, Faïza Guène, du haut de ses 19 ans, relatait le quotidien de Doria, adolescente française d’origine marocaine, dans un quartier populaire. Avec son oeil caustique d’observatrice avisée, son héroïne brossait le portrait d’une galerie de personnages aussi justes qu’attachants. L’autrice, née à Bobigny, signe aujourd’hui la suite de ces aventures avec Kiffe kiffe hier?, son septième roman. Vingt plus tard, Doria ne s’est pas départie de son humour irrésistible, de sa lucidité, de son fracassant sens de la formule pour raconter le monde actuel, en pointer les travers et les paradoxes. À 35 ans, les désillusions sur la vie de couple sont passées par là. Mère célibataire, elle doit faire face aux diktats de la...