Fatoumata Diawara
L’ARTISTE MALIENNE croit au pouvoir guérisseur de la musique. Entre pop, rock, dub et électro, London Ko dénonce les violences faites aux femmes et aux enfants.
1 Votre objet fétiche?
Mes cauris, sans lesquels je me sens vide.
2 Votre voyage favori?
À Bamako. Comme beaucoup d’artistes maliens menant une carrière internationale, je suis très attachée à ma maison. Je me ressource, entourée de ma famille, je savoure la cuisine locale.
3 Le dernier voyage que vous avez fait?
À Marseille, au festival Fiesta des Suds.
4 Ce que vous emportez toujours avec vous?
Mon lance-pierre.
5 Un morceau de musique?
Les musiques religieuses, qui m’apaisent.
6 Un livre sur une île déserte?
Les œuvres d’Amadou Hampâté Bâ, pour leur sagesse, leur enseignement.
7 Un film inoubliable?
Moolaadé, d’Ousmane Sembène, sur la mutilation génitale, m’a profondément émue, bouleversée.
8 Votre mot favori?
«Incroyable!»
9 Prodigue ou économe?
J’achète à tout-va, même des choses dont je n’ai pas besoin. C’est un problème!
10 De jour ou de nuit?
De jour. En tournée, les nuits sont intenses: je me couche tard après le concert et me lève à l’aube pour la date suivante. Je dors peu.
11 X, Facebook, WhatsApp, coup de fil ou lettre?
J’utilise beaucoup les réseaux sociaux. Je passe des coups de fil, aussi.
12 Votre truc pour penser à autre chose, tout oublier?
Écouter de la musique qui parle de spiritualité. C’est le seul moyen pour m’abandonner, m’oublier.
13 Votre extravagance favorite?
Confectionner mes nouvelles tenues. J’invente, je couds avec divers matériaux; j’ai des exigences, une liberté, je ne veux pas m’habiller comme tout le monde.
14 Ce que vous rêviez d’être quand vous étiez enfant?
Chanteuse. J’ai commencé par la danse. Je voulais m’exprimer. Tout s’est fait naturellement.
15 La dernière rencontre qui vous a marquée?
À Bamako, dans le cadre de mon engagement avec l’Unicef, je prépare une comédie musicale avec des enfants: les entendre me passionne.
16 Ce à quoi vous êtes incapable de résister?
La scène. Chanter me libère l’esprit, le coeur, pour tolérer, aimer, pardonner, me guérir.
17 Votre plus beau souvenir?
La naissance de mes deux enfants. C’était aussi une renaissance pour moi.
18 L’endroit où vous aimeriez vivre?
Partout où l’on trouve la paix, l’amour, la cohésion sociale. Ou sur scène! [Rires.] Je m’y sens protégée.
19 Votre plus belle déclaration d’amour?
Celle de mes enfants. Je fonds en larmes. Je culpabilise d’être souvent absente.
20 Ce que vous aimeriez que l’on retienne de vous au siècle prochain?
Un être qui était dans l’amour, l’entente, l’écoute, le partage. Qui a aidé, soutenu ceux qui étaient dans le besoin.