GABON

Libreville est restée fidèle à son image de capitale en attente, souvent assoupie, faussement alanguie face à l’océan, où les beaux boulevards laissent encore place à quelques nids-de-poule. Dans son palais somptueux du Bord de mer, immense et disproportionné, le président cherche probablement les clés de l’année qui vient. On le voit mal partir à la retraite dans un an, ne pas défendre son bilan, ne pas chercher un nouveau mandat. Il ira à la bataille présidentielle. Mais les perspectives ne sont pas si favorables. L’atmosphère est lourde. L’opinion désabusée. L’ambiance sociale à couper au couteau. Les attentes et les revendications s’aiguisent. Ali Bongo Ondimba consulte, il cherche à dynamiser son équipe, il hésite, il veut nommer et remplacer, mais en période déjà électorale, rien n’est simple, surtout au Gabon, où chaque poste, chaque promotion, chaque sanction a des conséquences géo-ethniques complexes… À son bureau, le chef cherche des dossiers mobilisateurs. En 2017, le pays organisera la CAN, une grande fête populaire, l’occasion de booster le moral des troupes. Pourtant, les foules n’ont pas vraiment la tête aux jeux du stade. La visite éclair fin juillet de Lionel Messi, star planétaire du Barça, pour la pose de la première pierre...