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On en parle

Ikoqwe duo de choc

Par Sophie Rosemont - Publié en mars 2021
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Ikoqwe duo de choc
Les deux hommes se mettent en scène dans un duo fictionnel venant d’une autre galaxie, Iko et Coque - DR

​​​​​​​Le DJ et producteur Batida et le rappeur angolais Ikonoklasta signent un MANIFESTE SONORE HYBRIDE politique.

Album Cover
BATIDA APRESENTA IKOQWE,
The Begining, the Medium, the End and the Infinite, Crammed Discs - DR

IKOQWE, c’est le chef de file de l’électro portugaise Pedro Coquenão, alias Batida (né à Huambo, en Angola, et élevé à Lisbonne), et le rappeur activiste angolais Luaty Beirão, alias Ikonoklasta. Amis de longue date, ils ont déjà collaboré sur deux disques avant de livrer aujourd’hui l’histoire d’un duo fictionnel venant d’une autre galaxie, Coqwe et Iko, qui découvre, stupéfait, le monde fou dans lequel nous évoluons. Le tout sur une trame mariant électro, rap et musiques traditionnelles angolaises. Son (beau) titre ? The Beginning, the Medium, the End and the Infinite. Ici, les deux personnages réagissent « en étant politiques, provocateurs ou simplement complètement stupides », commente Batida. Ce qui fait la richesse des chansons. « En tant qu’artiste, il est vraiment difficile d’éloigner les questions sociales de mes propositions, explique le producteur. Ce n’est pas que je n’aime pas simplement danser, rire et célébrer l’amour. Une piste de danse est déjà une déclaration énorme à ce que nous avons négligé au fil des ans, mettant l’accent sur la performance plutôt que sur l’expression. Peut-être qu’un jour, je ne pourrai m’exprimer qu’à travers les instruments et la danse... Mais pour l’instant, je continue d’essayer de raconter quelque chose. » Dont acte avec son complice Ikonoklasta,  qui a signé une grande partie des paroles, tandis que lui fouillait dans les archives de  l’International Library of African Music, y dénichant puis samplant des sons captés en Angola  durant les années 1950 par l’ethnomusicologue Hugh Tracey.Le tout est nourri de featurings  conséquents, de Spoek Mathambo à Kamicasio, ce  qui les «  rapproche le plus d’avoir un  groupe parfait » : « Spoek est un ami depuis nos débuts. C’est tellement facile de travailler avec lui. Avec Octa Push, nous avons pris du temps pour finalement nous réunir. Et concernant Celeste/Mariposa, je suis vraiment fier qu’il s’agisse de son premier enregistrement. Au-delà des collaborations, ma relation avec Ikonoklasta est précieuse : c’est comme travailler avec son frère ou son ami d’enfance... » Ensemble, ils rendent hommage non seulement aux possibilités de la planète, mais aussi aux  trésors  cachés de la culture angolaise.