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Des manifestants défilent à Nairobi, le 20 juin 2024, contre les mesures de la loi de finances. SIMON LIBZ/SHUTTERSTOCK
Des manifestants défilent à Nairobi, le 20 juin 2024, contre les mesures de la loi de finances. SIMON LIBZ/SHUTTERSTOCK
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La douloureuse nécessité

Par Cédric Gouverneur - Publié en août 2024
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L’Afrique est le continent où «l’assiette fiscale» est la plus faible. Face à la hausse de la dette, des taxations équilibrées pallieraient les revenus fluctuants générés par les ressources naturelles. L’éruption de colère récente au Kenya souligne toute la difficulté du processus. Et le besoin d’équité au bénéfice des plus modestes.

Près de quarante morts. Tel est l’effroyable bilan de la révolte, principalement motivée par l’instauration de nouvelles taxes  mais pas seulement [lire notre dossier sur la Révolution jeune] , qui a balayé le Kenya fin juin. Le président William Ruto a dû se résoudre à abandonner son projet de loi de finances, qui était destiné à «assurer une transformation socio-économique durable» du pays. Dans le but de faire passer le déficit budgétaire de 5,7 à 3,3% du PIB, Ruto voulait instaurer une série de taxes sur l’alimentation (16% sur le pain),les véhicules, les pneus, les piles, les smartphones, et même les protections périodiques (déjà trop chères pour deux tiers des Kényanes…). Élu il y a deux ans, le chef d’État kényan se targue d’avoir, dans sa jeunesse, travaillé comme vendeur de rue, et avait promis lors de sa campagne d’être le chantre des hustlers («débrouillards») de l’économie informelle. Le...

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