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L’agenda

Jacky Ido

Par empontie - Publié en février 2015
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À 38 ans, le comédien français d’origine burkinabè vit entre Paris et New York. Après avoir notamment tourné avec Claude Lelouch et Quentin Tarantino, il crève actuellement l’écran dans la série TV policière Taxi  Brooklyn, et vient de monter sa société de production I Do Films.

Ses festivals
Je serai à la Berlinale [du 5 au 15 février], parce que c’est l’un des meilleurs festivals pour les cinéphiles. Et j’adore Berlin. Tous mes amis chers sont là-bas. C’est une ville où j’ai beaucoup tourné, notamment dans La Massaï blanche il y a dix ans, ou De l’autre côté du mur , sorti en novembre dernier. J’irai ensuite au Fespaco [du 28 février au 7 mars], à Ouaga. J’y ai de beaux projets avec mon frère et associé Cédric, qui y présente aussi un court-métrage. Je viendrai peut-être avec des amis américains.

Son voyage
Je suis un fana de montagne. La marche en altitude est le meilleur moyen de se ressourcer, de se lancer un challenge. J’ai vaincu ma peur du vide et j’ai hâte de retourner à Verbier, en Suisse. Je m’y rends chaque année avec un de mes proches.

Son projet
Je travaille sur une idée de film consacré aux présidents burkinabè Thomas Sankara et Blaise Compaoré. Deux destins, deux frères de cœur et deux frères d’armes que le pouvoir a séparés. Fin 2017, ce sera les 30 ans de la mort de Sankara. Mon frère et moi, on est arrivé à Ouaga à l’aube de sa révolution de 1983, et on est parti juste après son assassinat. On a emporté une partie de cette histoire… très shakespearienne.

Son sport
Je vais me remettre à la boxe. J’en ai marre de faire du yoyo avec mon poids. J’en avais fait deux mois avant de tourner dans le film de Claude Lelouch, Ces amours-là, en 2010. Quand tu montes sur un ring, tu sais tout de suite qui tu es, face à un type à qui tu n’as rien demandé. Tu es confronté à toi-même, tes angoisses, tes folies. Et moi, je ne suis pas du genre à cogner. Il faut vraiment me pousser pour que je frappe !

Son spectacle
Incontournable à Paris, The Crazy Kid’s Show, animé par Moos, où j’emmène mes fils de 3 et 6 ans. On adore. (23 place de la République, 3e)

Son poète
Souleymane Diamanka est un grand parolier. C’est un poète sénégalais, qui a grandi à Bordeaux. Son dernier album L’Hiver peul tourne en boucle dans mon iPod. J’ai slamé avec lui et Grand Corps Malade de 2003 à 2010 dans le spectacle Slamalekoum, sur la scène du Café Culturel de Saint-Denis. Un super souvenir ! (15 rue Gisquet, 93200 Saint-Denis)

Sa table
Sans hésiter, Table, le restaurant de mon ami Bruno Verjus, et son concept unique d’excellents produits traqués chez les petits producteurs. J’y ai mangé des asperges de Senas, un vrai délice, et goûté des vins naturels, sans sulfites, sans chimie. (3 rue de Prague, Paris 12e)

Son film
Timbuktu, bien sûr, d’Abderrahmane Sissako (voir p. 104). Un grand film, avec de la poésie et une lumière incroyable. Il filme les gens du désert avec tellement d’amour, d’humanisme, de tolérance. Il montre une foi pure en l’islam et aussi ceux que la religion enflamme. Et navigue entre les deux avec une infinie intelligence.