Aller au contenu principal
Interview

Jonathan Crook
« Quelles garanties pour la population? »

Par Cédric Gouverneur - Publié en mars 2024
Share

Les deals entre la société émiratie Blue Carbon et plusieurs États africains font débat: peu de détails ont filtré sur leur contenu, alors même qu’ils concernent des millions d’hectares, des centaines de milliers de personnes, et portent souvent sur des décennies. L’économiste américain de l’association Carbon Market Watch* ne nous cache pas son inquiétude.

Jonathan Crook. DR
Jonathan Crook. DR

​​​​​​​AM: Comment expliquer cette ruée soudaine de Blue Carbon en Afrique?

Jonathan Crook: Blue Carbon a signé de nombreux protocoles d’accord (memorandum of understanding) concernant des territoires considérables (10% du Liberia, 20% du Zimbabwe...). Or, cette société a été fondée il y a deux ans à peine: de quelle expérience dispose-t- elle sur ce marché du carbone? Son objectif semble de s’y positionner à grande échelle, afin d’avoir à l’avenir la priorité et l’exclusivité pour la vente et la revente des crédits carbone. Dans le cadre de l’article 6 de l’Accord de Paris sur le climat (COP21, décembre 2015), elle pourra ainsi contrôler la revente de ces crédits, avec la perspective de gagner beaucoup d’argent.

Quel serait le bénéfice pour les pays africains signataires?

Au Liberia, dans la première version de l’accord qui a circulé, les termes n’étaient pas équitables, Blue Carbon...

Abonnez-vous
pour accéder à l'intégralité de l'article