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Karima Ladjimi, la Tunisienne aux six oscars

Par Michael.AYORINDE - Publié en février 2011
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Karima Ladjimi, de père tunisien et de mère danoise, quitte la Tunisie à 13 ans pour le Danemark et termine ses études supérieures en commerce aux États-Unis. Célibataire, c’est du cinéma qu’elle est amoureuse depuis son coup de foudre en 1982. En effet, invitée par des amis sur le plateau de L’Incompris de Jeremy Chap, elle décide d’en faire son métier. De retour dans son pays natal, elle fait ses débuts dans le cinéma comme assistante réalisatrice pour A.D., de Stuart Cooper, produit par Tarak Ben Ammar, Protocole, d’Herbert Ross, et Le Code Rebecca, de David Hemmings.
Pour Madame Butterfly de Fréderic Mitterrand, coproduit par Ahmed Baha Attia, elle opérera en tant qu’assistante de production… Elle tente sa chance aux États-Unis et ce sera non sans difficulté. Elle va même y vivre en clandestine et travailler comme serveuse pour s’en sortir. Elle crée sa boîte de production en 1997, en Tunisie. Et poursuit son va-et-vient entre son pays et l’Amérique.

Cette pacifiste décidera de quitter les États-Unis à la suite de la seconde guerre du Golfe. « J’ai manifesté en février 2003 à Washington, par moins 15 degrés, avec 500 000 personnes venues de tout le pays et, malgré tout, ils ont attaqué. Ce n’était plus un pays de liberté et de démocratie pour moi. On contrôle les médias et l’image américaine de l’Arabe est fausse et mauvaise. »
Elle travaillera ensuite au Maroc. En 2006, on la contacte pour diriger la production de Captain Abu Raed, en partenariat avec les Jordaniens, « le premier long-métrage de ce pays depuis cinquante ans ! » « Le dernier jour du tournage, l’équipe de Démineurs nous a rendu visite, et le producteur exécutif, Tony Mark, m’a proposé de me joindre à son équipe. J’ai ainsi fini Captain Abu Raed tout en commençant l’autre dont le tournage avait déjà démarré dans le royaume hachémite. »

Avec un budget de 11 millions de dollars, Démineurs a ainsi battu Avatar, qui coûtait, lui, 300 millions, dans la course aux célèbres trophées hollywoodiens ! Qu’on la décrive comme la version féminine de Tarak Ben Ammar la fait rire. « C’est une réussite internationale et un maître que je respecte énormément et j’en suis très loin encore. » Ses projets ? « J’ai une offre pour un film au Maroc et j’ai fait des repérages pour un projet allemand. » Cette belle nomade ira là où le vent (du cinéma) la mènera.

Par Emna Ben Jemaa