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TERRORISME

L’AFRIQUE DANS LE VISEUR

Par Sabine.CESSOU - Publié en juillet 2016
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Soixante-sept vies fauchées. En une année, quatre attentas revendiqués par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) ont endeuillé l’Afrique de l’Ouest*, rappellant que, trois ans après le déclenchement de l’opération militaire Serval, les terroristes y sévissent toujours. L’intervention française a certes libéré Gao, Tombouctou et Kidal de l’occupation des islamistes, mais sans parvenir à éradiquer définitivement la menace. Les inquiétudes se portent désormais sur le Sénégal, expressément désigné après Grand-Bassam comme la prochaine cible d’Aqmi. Alors, la peur se répand, lentement. En mai, Dakar a ainsi accueilli la Biennale d’art contemporain et, pour la première fois, beaucoup des visiteurs ont évité les grands hôtels. Des brigades de policiers armés jusqu’aux dents, déployées jour et nuit à certains carrefours stratégiques de la capitale, ont à la fois rassuré et rappelé l’imminence du danger. Des Shebab somaliens aux islamistes soudanais, en passant par Boko Haram au Nigeria, les émirs algériens d’Aqmi au nord du Mali et les groupes armés qui pullulent en Libye, c’est toute la bande sahélienne qui se trouve dans le collimateur d’un jihad de plus en plus global. L’Afrique de l’Ouest répond comme elle peut, avec un Forum de Dakar sur la sécurité au fort retentissement ces dernières années, mais aussi une réunion des huit pays de l’UEMOA, le 27 mai à Abidjan. En dehors des causes profondes du mal – pauvreté, chômage, gouvernance, manque de perspectives pour les jeunes –, la région a-t-elle les infrastructures et les moyens de faire face ? Afrique Magazine a posé la question aux experts et responsables en exercice qui jettent un regard lucide sur les lacunes et les défis à relever en matière de sécurité.