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L'AFRIQUE DU FOOT COMPTERA AU BRÉSIL

Par Messouad.BENTERKI - Publié en juin 2014
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LES ÉMISSIONS consacrées au Mondial sur Canal+ Afrique auront, entre autres vocations, celle de valoriser les équipes du continent. Il faut avant tout arrêter de considérer ces sélections comme celles des nations mineures, dont la moindre victoire est synonyme d’exploit. Aujourd’hui, la présence d’un pays africain en quart de finale n’a rien d’une surprise.

Bien évidemment, je suivrai de près l’Algérie. Mes premiers souvenirs de l’équipe nationale sont à jamais liés aux joueurs de 1982 et à leur victoire historique contre la RFA en Espagne, suivie de ce sinistre match arrangé entre l’Autriche et l’Allemagne, dont l’entente nous avait éliminés. J’avais 7 ans et cela m’avait traumatisé! 7 ans, c’est aussi l’âge auquel je suis arrivé en France, pour rejoindre mon père dans le cadre du regroupement familial. L’Algérie est la terre de mon enfance. Et le football y tient une place particulière tant on y vit ce sport avec ferveur. C’est une vraie joie de la voir présente deux fois d’affilée au plus grand rendez-vous du football mondial. Après la génération Madjer, le football algérien – à l’image du pays entier – a beaucoup souffert durant la décennie 90. Peu à peu, il s’est ressaisi. En 2010, la qualification avait été une surprise, et l’on s’est pris à rêver de gloire. Se voir plus beau qu’on ne l’est demeure un peu l’écueil de notre football national... Cette équipe n’était pas à maturité, il lui manquait surtout un attaquant de haut niveau.

Cette année, les Fennecs ont un potentiel tout autre. Vahid Halilhodzic reste ce qu’on appelle « un gros bosseur ». Son travail a été remarquable : il a stabilisé le groupe, pris des décisions fortes, établi un style de jeu. Bien sûr, il a son caractère, mais pour diriger une telle sélection, c’est une qualité plus qu’indispensable. En revanche, l’annonce de son départ après le Mondial pourrait se révéler démobilisatrice.

En ce qui concerne les autres pays africains qualifiés, deux équipes se détachent à mon sens. Le Ghana tout d’abord. Déjà présent en quart de finale en 2010, les joueurs de cette génération sont sur leur lancée et nombre d’entre eux jouent dans les grands championnats. Ils ont le talent, l’ambition et le savoir-faire. À l’inverse, la Côte d’Ivoire reste parée d’incertitudes. Les Éléphants sont souvent tombés sur des tirages au sort difficiles et se sont fréquemment manqués. Mais Sabri Lamouchi a su les mobiliser, Yaya Touré est au sommet de son art, quant à Didier Drogba, ce sera sa dernière occasion de briller sur la scène internationale.

Le Cameroun, fait rare, ne fait pas de bruit. C’est une sélection où la pression est difficile à gérer, mais elle sera moindre cette année : personne ne les attend vraiment, c’est leur avantage. Enfin, on cite assez peu souvent le Nigeria. Il a pourtant remporté haut la main la dernière CAN en 2013, en Afrique du Sud. Cette formation ne compte pas de star et, justement, tire toute sa force de cette homogénéité, alors que les équipes africaines ont d’ordinaire tendance à trop se reposer sur leurs vedettes. Sans oublier que les Nigérians ont Vincent Enyeama comme portier, dont les Lillois ont pu estimer cette saison toute l’étendue du talent. Et comme la France pourrait croiser leur route en huitième de finale, attention donc!

Par Messaoud BENTERKI  JOURNALISTE Présentateur de « Jour de Foot » et des aprèsmidi de football anglais le samedi sur Canal+, il sera aux premières loges de la Coupe du monde au Brésil, à l’occasion de laquelle il animera les grands magazines en plateau pour Canal+ Afrique.