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Débat

L'Afrique et ses hommes forts

Par Zyad Limam - Publié en juin 2021
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Idriss Déby Itno a été tué au front, au cours d’un affrontement contre des rebelles venus de Libye. Ici, à N’Djaména, le 15 avril 2006, avec son épouse Hinda. PATRICK ROBERT
Idriss Déby Itno a été tué au front, au cours d’un affrontement contre des rebelles venus de Libye. Ici, à N’Djaména, le 15 avril 2006, avec son épouse Hinda. PATRICK ROBERT

Le défunt président tchadien Idriss Déby Itno incarnait cette figure classique du chef providentiel, tout puissant, incontournable sauveur et protecteur de la nation. La fi n parfois brutale de l’histoire souligne que, plus que jamais, le continent a surtout besoin d’institutions pérennes. Et de prendre en compte la diversité des acteurs politiques.

C’est l’une des figures centrales du pouvoir contemporain africain. L’homme fort, ce personnage tutélaire qui, à lui seul, assure la stabilité, la cohésion d’une nation. L’homme fort dont l’autorité, ou l’autoritarisme, se voudrait au service d’une juste cause, celle de l’ordre, de la paix, du développement. Des personnages héritiers de la longue tradition des chefferies, des royaumes et des empires et de cette culture très hiérarchique du « patron » qui domine encore de nombreuses sociétés africaines. Des profils qui pourraient aussi se relier à la fameuse figure du dictateur éclairé de l’Antiquité grecque. « Ils » (en Afrique, les hommes forts sont toujours « des hommes ») sont là, au centre de la scène depuis...

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