« La France est comme ce vieil oncle que l’on reçoit encore par politesse»

Ancien rédacteur en chef de La Lettre du continent, Antoine Glaser signe Arrogant comme un Français en Afrique. Dans cet essai, le journaliste et écrivain explique que les entreprises françaises, qui ont traversé paresseusement la guerre froide sur des marchés africains sans appels d’offres – car pilotés par la Françafrique –, se montrent désormais incapables de s’adapter aux réalités de l’Afrique mondialisée. Elles voient leurs parts de marché s’effriter au profit de la Chine, de la Turquie et même du Canada. La France, engoncée dans ses schémas issus de la colonisation, sûre de mieux connaître l’Afrique que les Africains eux-mêmes, convaincue d’être indispensable, payerait son arrogance. Une suffisance qui l’aurait empêchée de voir l’émergence des pentecôtistes, la désintégration de la Libye de l’après-Kadhafi ou la contagion jihadiste au Sahel. Selon l’auteur, la persistance de cette arrogance conduira Paris à voir son influence diminuer encore tant que les consulats de France verront dans un diplômé africain en quête de visa un passager clandestin plutôt qu’un futur décideur. Résultat : les élites africaines vont parachever leur formation – et leur carrière – outre-Atlantique...