La révolution métro
Une traversée du nord au sud, 37,9 kilomètres de voie, et plus de 500 000 passagers par jour.
Innovant, exigeant, hors norme… C’est véritablement un projet emblématique, celui d’une transformation radicale de la mobilité dans une ville de près de 5 millions d’habitants. Le métro changera la vie des Abidjanais, contraints aujourd’hui de subir de longues heures de transport et d’embouteillages quotidiens. Selon le ministre des Transports Amadou Koné, le projet d’Abidjan est le plus ambitieux de toute l’Afrique subsaharienne. Lancées en 2017, les négociations entre l’exécutif et le groupe Bouygues, tête de pont du consortium d’entreprises françaises chargées des travaux, ont finalement abouti à la signature d’un protocole d’accord entre les deux parties le 8 octobre 2019. L’investissement, estimé à environ 918 milliards de FCFA (soit 1,4 milliard d’euros), sera financé par la France. « C’est l’effort le plus important que la France ait jamais réuni au démarrage d’un projet de transport urbain à l’étranger », avait affirmé en 2017 le président Emmanuel Macron. Depuis août 2021, le projet est entré dans sa phase active avec la création de la base vie à Abobo, la très délicate libération des emprises et le dédommagement des personnes concernées, en particulier les plus vulnérables. Le métro sera construit sur une plate-forme ferroviaire à part entière, avec deux voies d’un écartement de 1,435 mètre chacune. Des passerelles piétonnes jalonneront le trajet, ainsi qu’un pont ferroviaire pour la traversée de la lagune. Le tracé de la ligne 1 du métro sera ponctué de 20 stations multimodales, avec parking, galeries et commerces. Le système transportera 1 demi-million de passagers par jour, sur une distance de 37,9 kilomètres allant d’Anyama (Abidjan-nord) à Port-Bouët (Abidjan-sud). Et surtout, il devrait faire la fierté des Ivoiriens. En attendant la réalisation de la deuxième ligne, qui devrait relier Yopougon à Bingerville dans les années à venir.