Le corridor de Lobito face aux doutes
Le mégaprojet termine son bouclage financier. Mais un rapport souligne les freins à sa mise en œuvre.

C’est l’un des projets d’infrastructure les plus ambitieux du continent: le corridor de Lobito, ligne ferroviaire de 1700 km entre le port de Lobito (Angola) et Kolwezi (RDC), doit permettre de faciliter l’exportation des ressources minières congolaises et zambiennes. L’Africa Finance Corporation (AFC) annonce que le montage financier du projet sera bouclé d’ici à 2026. Mais un récent rapport de l’Institut de relations internationales et stratégiques (IRIS, Paris) souligne les nombreux «obstacles subsistant à la réalisation du corridor de Lobito». Le document pointe notamment les vestiges de la guerre civile angolaise (1975-2002), toujours actifs sous forme de mines antipersonnel: «Certaines portions stratégiques n’ont jamais été réintégrées au réseau opérationnel. Le transport de minerais lourds reste extrêmement limité faute de fiabilité logistique.» L’IRIS souligne également «la proximité historique» entre la Zambie et la Chine, «principal créancier bilatéral et acteur dominant du secteur minier», dont l’influence régionale «suscite l’inquiétude croissante des bailleurs occidentaux», Européens et Américains étant très impliqués dans le projet...