
Le Nigeria bannit à son tour
l’exportation de karité
C’est le cinquième pays de la région à vouloir mieux profiter de cette ressource en la transformant sur place. Une décision qui prend de court les acteurs économiques.
Après le Burkina Faso et le Mali fin 2024, puis la Côte d’Ivoire et le Togo en début d’année, c’est au tour du Nigeria de vouloir empêcher l’exportation d’amandes de karité. Le 26 août, le gouvernement fédéral a annoncé l’interdiction pour au moins six mois de la vente à l’étranger de ses shea nuts, dont le géant anglophone ouest-africain assure, avec 350000 tonnes récoltées l’an dernier, 40% de la production mondiale. Le vice-président Kashim Shettima a expliqué vouloir mettre fin à une situation «inacceptable»: les amandes de karité nigérianes étant massivement écoulées sans être transformées, son pays ne profite qu’à la marge des bénéfices considérables générés par le «beurre de karité», de plus en plus employé par les industries cosmétique, pharmaceutique et alimentaire.
Depuis le début du millénaire, le marché du karité a bondi de 600%. Désormais évalué à 2,75 milliards de dollars, il devrait encore croître de 7% par an lors de la prochaine décennie. Les usines nigérianes de transformation des amandes en beurre (via un processus de broyage et de...