Le stade de la rumba
et de tous les martyrs
Il est là, au centre de Kinshasa, ville de près de 15 millions d’habitants, à quelques encablures du non moins fameux palais du Peuple, tous deux monuments urbains et témoignages de la coopération avec la Chine. Le stade des Martyrs de la Pentecôte (nom officiel) est le quatrième d’Afrique, avec sa capacité de 80000 places assises. Et même, faute d’exister, s’il n’a pas abrité le légendaire Rumble in the Jungle, le combat entre Mohamed Ali et George Foreman en 1974, ni la première épopée footballistique des Léopards (vainqueurs de la CAN en 1968 et en 1974 et premiers de l’Afrique subsaharienne à se qualifier pour la Coupe du monde), la «Grande Marmite», comme l’appellent les Kinois, est au cœur de l’histoire et de la vie du pays.
C’est là que les présidents prêtent serment, là que le pape François à fait sa messe le 2 février 2023. Et c’est surtout l’épicentre de la musique congolaise, où les stars obtiennent la reconnaissance, la vraie, celle du public de Kinshasa. Réussir à Paris, même à l’Olympia, où Fally s’est produit, à New York ou ailleurs ne suffit pas. Pour être consacré, il faut prendre le stade des Martyrs. Comme un rite de...