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Portrait

Leïla Menchari : les rêves de la « Reine Mage »

Par Catherine Faye
Publié le 1 novembre 2017 à 13h50
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Pendant plus de trente ans, elle a imaginé, façonné les univers et les vitrines de la très célèbre maison Hermès. Un destin tunisien hors du commun sur les chemins du monde.

 

« Donnez-moi de l’extraordinaire ! » C’est ce que s’entend répondre Leïla Menchari chez Hermès lorsque, un beau jour de 1961, ses dessins sous le bras, elle frappe à la porte d’Annie Beaumel, la directrice de la création de l’enseigne parisienne, au moment du lancement du parfum Calèche. Cela tombe bien, l’extraordinaire, c’est son élément. La jeune peintre tunisienne de 34 ans, diplômée des Beaux-Arts de Tunis et de Paris, et mannequin vedette chez Guy Laroche, devient son assistante, puis sa première dessinatrice. À l’époque, Hermès est une maison très sérieuse. « Il y avait des gens du XVIe arrondissement qui achetaient des carrés pour les nouer à l’anse de leur sac ou sur leur collier de perles, racontet- elle. Et les seules couleurs autorisées étaient le brun, le bleu marine, le vert foncé et, à la rigueur, le beige. » Son premier carré, c’est pour la reine d’Angleterre qu’elle le dessine, dans une explosion de fleurs aux couleurs chatoyantes. « J’avais des rêves de décors d’opéra, de...
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