Aller au contenu principal

Maghreb : en finir avec le tabou de l'héritage

Par Frida Dahmani - Publié en avril 2019
Share
Elles représentent la moitié de la population et sont souvent présentées comme les gardiennes du temple. Mais les femmes, pour la plupart actives et piliers de la famille, ne sont toujours pas considérées comme les égales des hommes en droit. En particulier en matière de succession.
 
Noura, 55 ans, sort de chez son avocat ; elle a porté plainte contre ses frères, qui ont fait main basse sur sa part d’héritage. « Jusqu’au décès de notre mère, ils se sont bien tenus et n’ont rien exigé. Ils lui avaient laissé la maison et partageaient les revenus des terres que nous possédons. À sa mort, ils ont accaparé tous les biens sous prétexte d’une procuration que leur avait donnée notre mère. J’ai épuisé toutes les conciliations possibles, et la justice est le seul recours qui me reste », raconte cette professeure d’arabe. Son histoire, c’est celle de milliers de Maghrébines. Pourtant, Noura est tunisienne et, comme ses concitoyennes, elle bénéficie, avec le Code du statut personnel (CSP), des droits les plus larges accordés aux femmes dans le monde arabe depuis 1956. Pour cela, la Tunisie est applaudie par les Occidentaux et vouée aux gémonies par les prédicateurs musulmans. La question...
Abonnez-vous
pour accéder à l'intégralité de l'article