Michelle Gounden:
«Mettre en œuvre notre richesse, associer les populations»
Incohérences, déficit de communication et obstacles structurels freinent le développement du tourisme sur le continent, explique l’experte sud-africaine Michelle Gounden. Directrice de la prospective au sein de Skift Advisory, filiale du site d’information sur l’industrie du voyage Skift, elle conseille notamment les gouvernements et les offices de tourisme du continent.
AM: Quels sont les principaux facteurs pouvant expliquer le faible développement relatif du tourisme sur le continent africain?

Michelle Gounden: Il existe trois problèmes structurels qui maintiennent le secteur touristique à un faible niveau: des infrastructures insuffisantes (connectivité des espaces aériens, état des routes, fiabilité des services, etc.), des écarts entre les réalités africaines et les perceptions à l’étranger (en matière de sécurité, de risques politiques, de santé, etc.) et une incohérence des politiques au regard du tourisme. Les destinations africaines sont offensives en matière de marketing, mais leurs efforts échouent souvent dans la mise en œuvre, ce qui peut créer des frictions pour les voyageurs qui s’attendent à des expériences fluides. Le problème ne réside pas dans l’offre touristique, mais dans son déploiement.
L’Afrique du Sud impute à l’insécurité sa relative faible fréquentation touristique. Cependant, le Mexique, malgré un taux de criminalité équivalent, reçoit quatre fois plus de...