Mohamed Merhari : la Nayda à tout prix

La Nayda, ce Casablancais la porte sur ses épaules depuis le début. Ce jeune papa de 37 ans, qui a commencé sa carrière comme technicien dans les théâtres de la ville, est le père fondateur du Boulevard, le plus grand festival de musiques actuelles dans le pays, autour duquel s'est cristallisé ce mouvement alternatif que l'on a comparé parfois à l'ex-Movida madrilène. Rap, fusion, metal… tous les grands noms de la nouvelle scène ont commencé sur les planches du Boulevard. Les années aidant, Momo l’hyperactif s’est entouré d’une clique de bénévoles passionnés qui a propulsé l’événement au-delà de toutes ses espérances, attirant chaque année des milliers de jeunes Marocains survoltés et quelques grandes pointures internationales.
Mais cette année, le Boulevard a revu ses ambitions à la baisse. Exit les stars étrangères. Une manière de renouer avec l’objectif initial : être une rampe de lancement pour la scène locale. La fi n d’une époque ? Peut-être, mais aussi le début d’une autre. Car Momo et sa bande regorgent de projets : ils viennent de transformer les anciens abattoirs de Casablanca en Centre d’art contemporain. Une bouffée d’air frais dans la capitale économique où les lieux d’expression sont rares et toujours très élitistes. Et ce n’est pas tout. Toute l’équipe se prépare maintenant à donner naissance au « L’Boutek ». Ce centre de musique actuelle verra grand : des salles de répétition et une de concert, un studio d’enregistrement, une web radio, des ateliers artistiques… De quoi donner un nouveau souffle à cette Nayda qui manque toujours de moyens.
Par Julien Félix