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3 questions à… Zoulehia Dabonne

« À Nice, j’ai ouvert une porte que je n’ai pas refermée depuis »

Par Jimi Weston - Publié en juillet 2017
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NABIL ZORKOT

À 24 ans, « Zoul » est la chef de file du judo ivoirien et l’une de ses meilleures chances de médaille, dans la catégorie des moins de 57 kg. Aussi réservée dans la vie que furieuse sur un tatami, ce talent hors-norme nous raconte son rapport aux Jeux.

AM : Vous avez participé aux Jeux de Nice en 2013. Quel souvenir en gardez-vous ?

Zoulehia Dabonne : Cette compétition m’a beaucoup marquée. J’ai commencé le judo assez tard, à 15 ans. Et tout est allé très vite pour moi. À 20 ans, j’étais ceinture noire. Moins d’un an plus tard, à trois semaines de l’ouverture des VIIe Jeux à Nice, on m’a appelé pour venir concourir. Je n’ai quasiment pas eu le temps de me préparer et j’ai quand même décroché la 3e place. C’était un peu inespéré et, au final, j’ai pris énormément de plaisir. J’ai pu rencontrer un tas de gens d’horizons très différents, découvrir des lieux que je ne connaissais pas et j’ai surtout accumulé beaucoup d’informations sur mon sport et sur la gestion d’une grande compétition internationale. À Nice, j’ai ouvert une porte que je n’ai pas refermée depuis.

Quel est votre objectif ?

La médaille d’or ! Après Nice, j’ai participé à de grandes compétitions internationales qui m’ont permis d’acquérir encore plus d’expérience. Je me suis qualifiée pour les JO à Rio en 2016, où j’ai perdu au premier tour contre la championne olympique en titre, Kaori Matsumoto. J’ai participé deux fois aux Championnats du monde, j’ai été médaillée de bronze aux championnats d’Afrique 2016, et aux Jeux islamiques à Bakou la même année, où j’ai terminé 3e. J’ai gagné des tournois en Ukraine, au Sénégal, au Gabon… Pour une fois, la compétition a lieu chez moi, je ne peux pas viser autre chose que la victoire.

Comment faites-vous pour gérer la pression ?

Je suis un peu la leader du judo dans mon pays aujourd’hui. Donc, forcément, l’attente de la fédération et des gens autour de moi est grande. Moi-même, déjà, je me mets beaucoup de pression. Il faut savoir s’en méfier, c’est sûr, cela peut coûter beaucoup d’énergie à un athlète. Mais à force de participer à de grands événements, on apprend à gérer cette pression. Et puis, je suis une gagnante. La compétition, ça me pique plus qu’autre chose. De toute façon, ce qui compte, c’est de toujours tout donner. Tout ce que j’ai dans le coeur, dans les bras et dans les jambes. Et si ça ne marche pas… tant pis ! Au moins, je ne pourrai rien regretter