Nouveau monde
Boualem Sansal propose un nouveau roman d'anticipation, où l’humanité est vouée à disparaître dans un compte à rebours saisissant.
Après 2084: La fin du monde, Grand Prix du roman de l’Académie française en 2015, ex aequo avec Hédi Kaddour pour Les Prépondérants, le romancier et intellectuel algérien nous entraîne dans un récit d’apocalypse, où la présence des hommes sur Terre doit prendre fin dans 780 jours précisément. Seuls quelques élus, «les Appelés», seront épargnés et transportés dans un vaisseau interstellaire vers un endroit sécurisé, hors de la planète. Leur mission, qui ressemble à celle de Noé, est sans concession. Pendant le temps qui leur a été fixé, ils doivent sélectionner les personnes méritant de prendre part à la création d’une nouvelle humanité. Un scénario de science-fiction et une parabole politique, où l’action et les réflexions adjacentes tentent de prendre en compte l’avenir d’une humanité qui bute contre ses limites et doit changer sa façon de vivre. Encore une fois, l’écrivain, censuré dans son pays pour ses positions critiques vis-à-vis du pouvoir en place, porte un regard réprobateur sur le monde présent. Dans ce récit dystopique, où passé, présent et futur s’intriquent, il interroge le pouvoir ou l’impuissance des religions et des sciences, les dérives politiciennes également, qui mènent le monde au chaos et à la destruction. «Si vous avez appris à mourir, alors profitez de cette lumière pour apprendre à vivre. Tous les fleuves vont à la mer et la mer n’est pas remplie»: l’auteur cite l’Ecclésiaste 1:7 en exergue, mettant séance tenante l’homme face à ses responsabilités.