Aller au contenu principal
La nouvelle usine de blending à Bugesera au Rwanda. OCP
La nouvelle usine de blending à Bugesera au Rwanda. OCP
Agriculture

OCP Africa fait son bilan 2023

Par Zyad Limam - Publié en juillet 2024
Share

OCP Africa, la filiale panafricaine du Groupe OCP, leader mondial des solutions de nutrition des plantes et des sols et le plus grand producteur d’engrais phosphatés, a publié le 19 juin dernier son rapport annuel. Un document attendu et foisonnant d’informations qui souligne les multiples ambitions, engagements et réalisations de l’entreprise.​​​​​​​

DR
OCP

​​​​​​​Pour OCP Africa, il s’agit tout d’abord de répondre à la demande en engrais du continent. Ce fut le cas pour l’exercice 2023, le meilleur résultat de la filiale depuis sa création il y a 10 ans.  Dans ce contexte, OCP Africa déploie des projets de production locale et de stockage de large envergure pour répondre aux besoins des plus de 35 pays qu’elle dessert. Parmi ces projets, on peut citer en particulier la mise en service de nouvelles unités de de mélange (blend) et de stockage, notamment à Bugesera, au Rwanda. Cette structure d’avant-garde a une capacité de production de 100.000 tonnes d’engrais adaptés par an, avec une capacité de stockage de 25.000 t.​​​​​​​

Ces résultats sont particulièrement positifs mais, à lire le rapport, on mesure à quel point les demandes et le potentiel sont immenses. L’agriculture emploie 60% de la population du continent et contribue de 30% à 40% de son PIB. Mais la productivité demeure faible et elle se génère essentiellement par une augmentation des terres cultivées et une augmentation de la main-d'œuvre. Les questions de sécurité et de souveraineté alimentaire restent donc aigues. Tout comme celles qui sont liées au changement climatique. Face à ces enjeux et avec une forte poussée démographique, on évoque le chiffre de 1,5 milliards d’Africains en 2030, le continent doit réaliser sa révolution verte. Et OCP Africa, avec son impact considérable sur les systèmes alimentaires africains, se positionne comme un des acteurs majeurs de cette révolution.

Cette révolution verte s’impose comme un effort multifactoriel : avec une augmentation majeure de l’utilisation d’engrais adaptés, avec la mise en œuvre d’exploitation avec une taille suffisante, avec une approche liée aux fermiers, à ses contraintes et à ses besoins. Et enfin en investissant activement dans la recherche, l’innovation et la formation. OCP Africa compte également s’engager dans de nouveaux territoires complémentaires, pour accroître son impact.

Le CEO Mohamed Anouar Jamali, au premier plan, avec le management de l’usine.
Le CEO Mohamed Anouar Jamali, au premier plan, avec le management de l’usine. OCP

C’est ce que souligne le CEO d’OCP Africa, Dr Mohamed Anouar Jamali en prélude du rapport. « OCP Africa est en bonne voie pour devenir une organisation véritablement ambidextre, capable de concilier simultanément l'efficacité à court terme avec la croissance à long terme. Cela est rendu possible grâce à une coopération fluide entre nos opérations et nos business unit » a-t-il déclaré.

L’innovation s’applique en particulier sur l’idée de « customisation » des engrais, sur un travail d’adaptation à des sols et des cultures spécifiques. Par la compréhension du milieu naturel, des pratiques agricoles durables locales, par un travail d’adaptation des intrants. L’objectif est de fournir des engrais et des traitements optimisés pour chaque terrain, d’améliorer la productivité, la durabilité des cultures tout en préservant la santé des sols.

À ce travail de « customisation » s’ajoute de multiples initiatives liées à la formation, des jeunes, des fermiers et des acteurs de terrain, la création de fermes modèles, de hubs régionaux, le développement de la digital farming school de Yamoussoukro, en partenariat avec l’UM6P (Université polytechnique Mohamed VI) et l’INPHB ( Institut national polytechnique Felix Houphouët Boigny).

Selon le rapport annuel 2023, les prochaines années devront également voir le développement d’une branche agribusiness. Selon les responsables de l’entreprise, le secteur est stratégique pour répondre aux exigences de souveraineté alimentaire. OCP Africa compte, à travers cette branche, démontrer l’impact de la « customisation » des intrants et de l’application des bonnes pratiques agricoles sur l’augmentation de la production et l’amélioration de la qualité des récoltes.

Actuellement, les pays africains importent environ 35 milliards de dollars de produits alimentaires par an, un chiffre qui pourrait atteindre 110 milliards de dollars d’ici 2025, selon la Banque africaine de développement. Le potentiel, tant en termes de terres cultivables que de diversité de production est là. Et il est tout à fait possible de démultiplier la production agro-alimentaire africaine. Pour participer, sur ce terrain aussi, à cette révolution verte si nécessaire.