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Oko Ebombo.DR
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Musique

Oko Ebombo
D’émotion et de liberté

Par Sophie Rosemont - Publié en novembre 2023
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​​​​​​​Ce troubadour semblant traverser époques et continents nous livre un disque riche d’un parcours pluridisciplinaire.

OKO EBOMBO, Free Emotion, Mokili.DR
OKO EBOMBO, Free Emotion, Mokili.DR

«Paris, ma ville, mon amour», chante-t-il sur la première piste de son excellent premier album, avant de rappeler que la capitale française est aussi capable de brûler Paris Is Burning, un joli clin d’œil au voguing, porté par un crescendo sonore prompt à la transe. Une transe brève certes, car le morceau ne dure guère plus de 3 minutes et 27 secondes (et aucun des suivants n’est de longue durée), mais intense. On se laisse porter par la voix, profondément soul et peu apprêtée de ce musicien français d’origine congolaise, et pléthore d’instrumentistes qui l’entourent trompettiste, tromboniste, claviéristes ou encore batteurs… Le tout enregistré dans le studio Boombass, sous la houlette de feu Philippe Zdar qui l’a encouragé à se lancer dans l’enregistrement de Free Emotion, après un premier EP plus que prometteur, Naked Life. À l’origine était la danse, puis, il y a une quinzaine d’années, le chant s’est imposé comme un nouveau médium à explorer dans toutes ses possibilités. Notamment au sein de collectifs parisiens, tels PainOchoKolat ou 19, et de projets, comme Vizioneer, qui défend le concept de «poésie action». Avec sa proposition solo, Oko Ebombo convoque son amour pour la rumba congolaise, la pop synthétique, le jazz, le blues ou encore le funk, sans chercher à plaire, mais plutôt à libérer ses émotions… comme l’indique le nom du disque ! Sur «Nalingo Yo», il déclare son amour en lingala à sa mère. Sur «Celebrate», où l’on peut sentir l’influence d’une Sade, il appelle à plus que vivre son existence, à la savourer. «Ordinary Love», au clip tourné dans le désert marocain, est une ode à l’altérité. Enfin, le contemplatif «Diamond» clôt ce voyage tant artistique qu’affectif, riche du vécu d’un artiste complet qui, proche de la quarantaine, ne veut plus laisser passer d’occasions de chanter ses «amours au sens large». Et nous conquiert par la même occasion.