Aller au contenu principal
Phénomène

Omar Sy sur tous les fronts

Par Jean-Marie Chazeau - Publié en juin 2022
Share
Impulsé par le très populaire comédien, Tirailleurs s’attaque à un chapitre de la colonisation française peu traité au cinéma.MARIE-CLEMENCE DAVID/LIGHT MOTIV
Impulsé par le très populaire comédien, Tirailleurs s’attaque à un chapitre de la colonisation française peu traité au cinéma.MARIE-CLEMENCE DAVID/LIGHT MOTIV

Entre deux tournages pour Netflix et un blockbuster à Hollywood, le héros star de Lupin revient à ses sources sénégalaises dans un rôle historique en langue peule…

DR
DR

« On n'a pas la même mémoire , mais on a la même histoire. » C’est avec ces mots qu’Omar Sy a présenté au Festival de Cannes en avant-première un long-métrage sur les tirailleurs sénégalais. Trente-quatre ans après Ousmane Sembène (Camp de Thiaroye), c’est sous la bannière de la Gaumont que cette coproduction franco-sénégalaise impulsée par le très populaire comédien s’attaque à un chapitre de l’histoire coloniale française peu traité au cinéma [voir pp. 42-46]. L’essentiel de cette immersion dans la boucherie qu’a été la Première Guerre mondiale se passe à l’écran dans les tranchées de Verdun, mais plusieurs séquences ont été tournées au Sénégal en janvier dernier. L’acteur interprète avec sobriété un éleveur du FoutaToro qui, en 1917, essaye en vain d’empêcher son fils de 17 ans d’être enrôlé par les Français pour aller défendre « la maman patrie », comme le dit un recruteur. Il le suivra jusque là-bas. Amour filial, sens de l’histoire et complexités des rapports raciaux, soit autant de thèmes chers au comédien qui, pour ce rôle, s’exprime uniquement en peul. Réalisé et coécrit (avec Olivier Demangel, coscénariste d’Atlantique, de Mati Diop) par Mathieu Vadepied, Tirailleurs sera en salles à l’automne en France… et les dernières images pourraient faire polémique à quelques jours de la célébration de l’armistice du 11 novembre. Omar Sy acteur et producteur, ce n’est pas qu’au cinéma : le contrat qu’il a signé avec Netflix court toujours, sur la lancée de Lupin. La troisième saison de la série française au succès planétaire vient d’être tournée, et c’est directement sur la plate-forme qu’est sortie en mai Loin du périph – la suite, dix ans après, d’un autre gros succès, De l’autre côté du périph, toujours en duo avec Laurent Lafitte. Il renoue aussi avec ses rêves d’enfants à Hollywood : après avoir joué un petit rôle dans X-Men: Days of Future Past, pour Marvel, en 2014, et dans le premier Jurassic World, le revoici en éleveur de vélociraptors dans le troisième épisode de la saga dinosauresque (Jurassic World : Le Monde d’après). Avant d’atteindre enfin le haut de l’affiche d’une production américaine dans Shadow Force, avec Kerry Washington, annoncé pour 2023…