Ory Okolloh

Cyberactiviste, elle s’était fait connaître lors de l’épisode de violences postélectorales qui avaient touché le Kenya en décembre 2007-janvier 2008. Sa plate-forme de cartographie interactive Ushahidi («témoignages» en swahili) permettait de visualiser les zones à risque pour mieux les éviter. Accessible en open source, Ushahidi est devenue une référence mondiale, utilisée notamment lors des séismes. Dans les années 2010, Ory Okolloh a occupé des fonctions chez Google Afrique, puis au sein de Omidyar Network (fondation d’un des créateurs d’eBay) où elle a défendu la participation citoyenne. Figure majeure de la gouvernance numérique, lanceuse d’alerte et voix critique, elle veille à ce que l’IA devienne un outil au service des populations et de leur développement, plutôt que de leur surveillance ou de leur marginalisation. Elle est désormais membre du comité d’investissement de Verod-Kepple Africa Ventures (VKAV), société panafricaine de capital-risque qui soutient les entrepreneurs sociaux. Sa trajectoire illustre l’émergence d’une culture technologique africaine axée sur la citoyenneté, l’inclusivité, ainsi que l’exigence envers les gouvernants. Son influence est essentielle à la réflexion sur les implications de l’IA: questionnement éthique, enjeux de la collecte des données, souveraineté, perpétuation des biais politiques et sociaux…