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À poings fermés

Par empontie - Publié en février 2011
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JE RIGOLE TOUTE SEULE, en pensant au flop complet que font les tour-opérateurs fourmillant d’idées et les agences qui proposent des plans super compliqués, auprès des vacanciers originaires d’Afrique noire. Tout ce qui ressemble de près ou de loin à la découverte de l’archéologie en Égypte, au trekking dans le désert, à la recherche de l’habitat inuit au pôle Nord ou à l’escalade du mont Blanc est à oublier tout de suite. Idem pour les plages de sable blanc des Seychelles, les temples hindous et autres Taj Mahal, le voilier ou le G20 en Corse, la croisière aux Baléares, le bivouac au Tibet, le camping et les fleurs dans les cheveux dans les Cévennes, les festivals baroques à Vienne, la thalasso aux pierres chaudes en Norvège…

partir à la rencontre des gorilles à dos argenté des montagnes rwandaises ou un Camerounais rêvait d’un tour à dos de chameau dans les dunes nigériennes ! N’importe quoi… Bref, l’Africain, lui, n’a qu’une seule et unique conception de ce que les autres entendent par villégiature ludique, culturelle, sportive ou utile : disparaître et faire le mort. Harcelé toute l’année par son patron, sa famille tentaculaire, ses deuxièmes bureaux hystériques, ses femmes jalouses et sa progéniture pléthorique, les vraies vacances, pour lui, c’est de fuir, et de se trouver un endroit confortable pour… dormir toute la journée. Même le village, habituellement privilégié pour ce genre de retraite, est de moins en moins à la mode. Pour peu que le vacancier soit un peu célèbre ou fortuné, une clique d’obligés obséquieux affamés l’y attendent de pied ferme. L’horreur.

Donc, cette année, le truc à la mode, c’est de partir seul dans un hôtel chic de Dubaï, Paris, New York ou du Cap, où l'on profitera quand même du shopping, afin de rentrer avec le dernier portable à la mode pour en mettre plein la vue aux collègues. Ou de choisir n’importe quelle destination sans intérêt particulier, urbaine de préférence, car la fibre campagnarde n’est pas l’apanage de l’Africain qui a réussi (c’est lui qui est le plus surmené le reste de l’année), du moment qu’il y a un grand lit et que l’on condamne les numéros de téléphone professionnels et la ligne que connaît la famille. À part, peut-être, la compagnie d’une petite cousine privilégiée de passage, notre vacancier va couper avec le reste du monde. Afin de « réattaquer » la rentrée en pleine forme. Qu’on se le dise ! Bonne retraite, donc, pour les aoûtiens et ceux qui débordent souvent sur septembre… !