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Qui dirige l’Algérie?

Par Fouad .Kabrane - Publié en novembre 2014
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Pour de nombreux observateurs étrangers, y compris les médias, savoir qui est désormais aux commandes du pays se résume souvent à désigner l’armée comme étant détentrice effective du pouvoir réel. Si elle n’est pas fausse, cette affirmation demeure toutefois incomplète. Les Algériens font remarquer qu’il y a, par exemple, une différence entre l’armée en tant qu’institution et ses services secrets – le fameux Département du renseignement et de la sécurité (DRS, ex-Sécurité militaire) –, qui sont la colonne vertébrale du hakem el-bled, celui qui « tient le pays ». Un ancien ministre, en poste dans les années 1990, confie qu’il a lui-même eu des difficultés à comprendre « qui décide quoi », suggérant « que le pouvoir algérien est avant tout une symbiose fragile entre plusieurs clans, eux-mêmes en perpétuelle recomposition selon les affinités et les intérêts du moment. » Ainsi, alors qu’il était président, Houari Boumédiène a su gouverner en s’appuyant sur plusieurs factions plus ou moins rivales. Outre ses compagnons de route durant la guerre d’indépendance, ceux que l’on désigne aujourd’hui encore par le clan d’Oujda, il a aussi bénéficié de l’allégeance d’anciens officiers de l’armée française trop heureux de faire oublier qu’ils avaient très tardivement rejoint le...

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