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RACHID TAHA, L’ELVIS D’ORAN

Par Michael.AYORINDE - Publié en avril 2013
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DEUX ANS SANS GALETTE DE LUI, et il nous manquait déjà ! Tant il est vrai que Rachid Taha est « à côté » depuis plus de vingt ans, et qu’il dérange et contrecarre les belles campagnes de promo et les « faiseurs » d’étiquettes du showbiz français. Oranais d’origine, il ne se veut pas raïman mais il est fan de la musique égyptienne des années 1950 et 1960 ou du chaabi algérien.

Il raffole des Clash ou de Brian Eno, mais les quatre accords/ douze mesures du blues, il les transfuse aux harmonies orientales. Tout ça se retrouve dans son neuvième album, Zoom, un disque original comme d’habitude. Un opus qui poursuit la démarche du précédent, Bonjour. Rachid nous la joue Elvis d’Oran ou Dahmane de New York, au choix.

Plus rock pur et dur qu’électro. Guitares country dans « Ana », rythmiques rock saturées dans « Jamila », sous influence Clash avec « Khalouni ». Il interprète enfin le raï de ses rêves en plaçant la voix de Cheba Fadela (en featuring) sur des guitares turbo à la Sex Pistols ; pour ne pas mentionner cette belle version « couscous » de « It’s Now or Never » de… Presley, of course ! Loukoums sur le gâteau, deux titres remarquables clôturent cette belle cavalcade : « Zoom sur Oum », où notre éternel rebelle, en petit frère de Gainsbourg, murmure un texte-hommage à Oum Kalsoum écrit par un parolier du défunt Alain Bashung ; et une nouvelle version (tube dance potentiel !) de « Voilà Voilà », paru dans son deuxième album.

Par Jean-Michel DENIS