Rama Yade, l'avenir de la République ?

Dernièrement, elle l’a fait en se positionnant par rapport à la polémique suscitée par Ségolène Royal à propos du célèbre discours de Sarkozy à Dakar, en juillet 2007. Mariée à un socialiste, peu appréciée, dit-on, d'un autre, son ministre de tutelle, Bernard Kouchner, la benjamine du gouvernement trace sa route.
L'ancienne candidate à la présidentielle a fait couler beaucoup d’encre en demandant pardon pour le discours de son ex-adversaire ? « L’Afrique est le continent de l’avenir ! lui a-t-elle répondu dans une émission télévisée. L’Afrique en a assez des belles paroles socialistes dont on nous abreuve depuis de nombreuses années ! »

De belles paroles, comme semble finalement l’être aussi, à ses yeux, le discours de Nicolas Sarkozy. Si elle nous expliquait, dans un entretien l’an dernier (Am 272), qu’il avait été incompris, son « continent de l’avenir » d’aujourd’hui contraste fortement avec le « jamais l’homme (africain, ndlr) ne s’élance vers l’avenir » du chef de l'État à Dakar. Rama Yade a également tenu tête à l'hyper-président en refusant de mener une liste aux prochaines élections européennes. Du coup, les Français en ont fait leur personnalité préférée (baromètre Ipsos-Le Point de février). Cette cote de popularité lui évitera-t-elle ce que d'aucuns lui prédisent, son éviction du prochain gouvernement ? La suite dira si, comme l’Afrique dont elle est issue, elle représente l’avenir.

Par Sarah Elkaïm