Recycler le plastique,
le rocher de Sisyphe
Malgré les mesures prises par de plus en plus de pays africains et l’inventivité de nombreuses start-up, l’accumulation des sacs et des bouteilles depuis des décennies fait suffoquer les villes et les rivières.
En interdisant les sacs en plastique en 2008, le Rwanda fut le premier à montrer la voie. Désormais, selon un récent décompte de Greenpeace, 34 pays africains sur 54 restreignent l’usage de cette matière. Malgré ces efforts, il faudra des décennies pour résorber les dégâts, car le continent suffoque sous les déchets en plastique : selon un rapport de 2018 de la Banque mondiale, en moyenne « 70 % des déchets sont déversés à ciel ouvert, et 7 % seulement sont recyclés ». L’interdiction croissante des sacs à usage unique n’a en effet qu’un impact limité sur la pollution, dont les premiers coupables sont les polyéthylènes téréphtalates (utilisés pour les bouteilles d’eau) et les polyéthylènes à haute densité (employés pour les flacons de shampooing et de produits ménagers). Dans les villes, des cours d’eau se transforment en cloaques à cause de l’accumulation des contenants. En dessous, l’opacité et la pollution ont étouffé toute vie aquatique. Dans l’eau croupie prolifèrent des larves de moustiques (sources de dengue...