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Sade : Secret Story

Par Michael.AYORINDE - Publié en février 2011
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Un événement, surtout quand on a vendu 50 millions de disques. Et une énorme attente chez ceux qui ont vu leur vie ponctuée de ses tubes (« Smooth Operator », « The Sweetest Taboo », « King of Sorrow »…) mais aussi chez certains rappeurs comme Missy Elliott qui ne cachent pas leur admiration. Des jeunots au regard de Helen Folassade Adu, de son vrai nom, qui a soufflé sur ses cinquante bougies !

La sublime métisse n’a pourtant pas une ride si l’on en croit les photos de la pochette. Cette « petite pluie qui doit tomber sur toute existence », pour reprendre cette expression anglaise qu’elle adore, comme source de son éternelle jeunesse ? Or, des grains, elle en a essuyé ! Papa professeur nigérian et maman infirmière britannique qui se séparent quand elle a 4 ans ; elle, qui est née à Ibadan, doit se construire dans les brumes de la perfide Albion. Deux grandes histoires d’amour qui capotent ensuite. Enfin, ces pressions si fortes qu’elles ôtent parfois à certaines stars toute envie de chanter, ou de figurer dans les pages glacées des magazines. « Parler à la presse, c’était finalement comme se confier à un inconnu dans un bus. »

À la fin des années 1990, elle refusera donc quasiment toute interview et choisira le secret, la discrétion. Quittera bientôt Londres pour se retirer dans un cottage au fin fond du comté de Gloucester, et prendra le temps de voir sa fille, Ila (13 ans), grandir. « J’adore faire du bricolage, du jardinage, écrire. C’est si concret, si réel. »
Puis ce sera le silence disque de dix ans enfin rompu, mais à sa manière. Cette femme qui a retrouvé son équilibre dans les bras d’un ex-marin de la Royal Navy devenu scientifique, le veut ainsi : des interviews au compte-gouttes, pas de promotion, pas de concerts a priori. Dame Sade aime le silence et, finalement, sait se faire désirer. Le secret de cet amour du public ?

Par Jean-Michel Denis