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Samuel Guérineau : « Le bénéfice flagrant du franc CFA est
sa stabilité »

Par Cédric Gouverneur - Publié en avril 2019
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Samuel Guérineau : Économiste au Centre d’études et de recherches sur le développement international (CERDI), doyen de l’école d’économie de l’université Clermont Auvergne.
 
DR
AM : Né en 1945, le franc CFA a néanmoins perduré après les indépendances. Comment l’expliquer, selon vous ? 
Samuel Guérineau : Lors des indépendances, les chefs d’État africains ont trois décisions à prendre : conserver une monnaie régionale commune ou créer leur propre monnaie ? Fixer sa valeur par rapport au franc ou par rapport au dollar ? Quel mécanisme mettre en place pour sécuriser le taux de change ? Paris proposait une solution de continuité : une monnaie commune par sous-région, doublée d’un mécanisme de garantie du taux de change, le « compte d’opération ». L’objectif est de garantir la valeur du CFA, puisque la France prête de manière automatique en cas de manque de devises. À l’époque, cette proposition annonçait une rassurante stabilité économique. Le manque de souveraineté était le prix à payer de ce dispositif… Des réformes ont depuis renforcé la souveraineté des pays africains, mais l’asymétrie persiste…
 
Un des dispositifs les plus décriés est la règle de 50 %, certains accusant même la France de se financer sur ces...
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