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Dossier Côte d'Ivoire

Secteur privé : La priorité nationale

Par Francine Yao - Publié en décembre 2021
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L’usine Tomates de Côte d’Ivoire (TOMACI), située dans la zone portuaire de Treichville, appartient au groupe Carré d’or. NABIL ZORKOT
L’usine Tomates de Côte d’Ivoire (TOMACI), située dans la zone portuaire de Treichville, appartient au groupe Carré d’or. NABIL ZORKOT

Entreprises et entrepreneurs seront au coeur de la TRANSFORMATION STRUCTURELLE de l’économie.​​​​​​​

Selon la Confédération générale des entreprises de Côte d’Ivoire (CGECI), le secteur privé témoigne de son rôle déterminant dans l’économie nationale. Il représente deux tiers du total des investissements, 83 % des emplois formels et contribue à 90 % aux ressources budgétaires de l’État. Toutefois, à la suite des effets de la crise sanitaire de Covid-19, près de 38 % de ces sociétés ont vu leurs activités tourner au ralenti et 2,5 % d’entre elles ont mis la clé sous la porte. Malgré tout, le secteur a su faire preuve d’une étonnante résilience. Pour preuve, le taux de croissance du pays est resté positif, situé autour de 2 % en 2020. Un bon résultat obtenu en partie grâce au gouvernement qui a su soutenir les sociétés à travers plusieurs aides : le Fonds de soutien aux grandes entreprises, celui destiné aux petites et moyennes entreprises (PME), ainsi que le Fonds d’appui aux acteurs du secteur informel. Pour ce dernier, plus de 830 sociétés et 114 000 acteurs ont pu en bénéficier. Au vu des performances du secteur privé et, surtout, de son apport central dans l’économie, le gouvernement entend en faire une cause nationale. Il a choisi de le soutenir massivement, notamment à travers un partenariat renforcé inscrit dans le Plan national de développement 2021-2025, évalué à 59 000 milliards de francs CFA. Celui-ci prévoit un investissement accru de 75 % dans les PME. « Il n’y a aucun autre moyen de permettre au secteur privé d’avancer à la vitesse que l’État souhaiterait : nous devons créer un partenariat extrêmement proche qui permette aux uns de soutenir les autres », a déclaré le Premier ministre Patrick Achi, le 25 octobre dernier à la primature. Cette dynamique s’est amorcée depuis que son équipe a associé les acteurs du privé afin d’entendre leurs préoccupations, lors du séminaire gouvernemental d’avril 2021. Les invités s’en sont félicités, car cela constituait une première dans le pays.

SÉLECTIONNER DES ACTEURS LOCAUX

De grandes réformes ont été annoncées à l’occasion de la 9e édition de la CGECI Academy, qui s’est tenue les 28 et 29 octobre derniers au Sofitel Abidjan Hôtel Ivoire. Elles portent, entre autres, sur le programme des Champions nationaux dont le but est d’identifier et de sélectionner rigoureusement des acteurs locaux afin de permettre l’éclosion d’entreprises à haut potentiel. L’objectif est de constituer des écosystèmes d’affaires dans des domaines porteurs comme l’agro-industrie, l’énergie, le transport, le tourisme, le textile… « La solution, c’est le développement du secteur privé, premier pourvoyeur d’emplois. Si nous ne faisons rien pour le développer, nous n’aurons plus suffisamment de recettes, a déclaré le locataire de la primature à l’occasion de cet événement. Nous lancerons bientôt un programme d’accompagnement et de financement des entrepreneurs, des TPE [très petites entreprises, ndlr] et des PME, structuré autour d’un guichet unique capable d’offrir un point d’entrée central à tout créateur d’entreprise, en coordonnant un continuum de services et de financements de l’activité. » Pour sa part, Jean-Marie Ackah, président de la CGECI, a salué le 4 novembre dernier l’engagement de l’exécutif à consolider le partenariat État-secteur privé en ces termes : « Nous venons d’avoir, en l’espace de dix jours, une deuxième séance de travail avec le Premier ministre et des membres du gouvernement. Nous sommes très satisfaits de la feuille de route qui a été établie. »

STIMULER L’INSERTION PROFESSIONNELLE

Comme le secteur privé est le premier pourvoyeur de postes salariés, le gouvernement lui accorde une place de choix. Il est même devenu une priorité nationale dans la Vision 2030 du président de la République. L’objectif est de créer 8 millions d’emplois supplémentaires d’ici là, principalement destinés aux jeunes qui se présentent massivement sur le marché chaque année. De plus, le pouvoir a inscrit la création de richesses et d’emplois dans le programme Une Côte d’Ivoire solidaire, d’Alassane Ouattara. Ainsi, des activités comme la transformation des matières premières (cacao, anacarde, coton, etc.) seront exploitées pour l’insertion professionnelle.

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