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À gauche, le jeune comédien dans Les Fourberies de Scapin, de Molière, par Denis Podalydès, La Comédie-Française, 2023-2024.RAYNAUD DE LAGE CHRISTOPHE
À gauche, le jeune comédien dans Les Fourberies de Scapin, de Molière, par Denis Podalydès, La Comédie-Française, 2023-2024.RAYNAUD DE LAGE CHRISTOPHE
Interview

Sefa Yeboah
«Pour être soi, on a besoin des autres»

Par CATHERINE FAYE - Publié en août 2024
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C’était il y a un an. Sefa Yeboah, 23 ans, entrait à la prestigieuse Comédie-Française. Depuis, le pensionnaire au charme captivant et à la diction ciselée irradie sur scène, où il enchaîne les rôles. Un parcours fulgurant. Et prometteur. 

«D’ailleurs.» C’est son expression préférée. Au sens propre, elle signifie «d’un autre endroit», au figuré «du reste ». Mais pour celui qui a traversé un quart de siècle dans un rapport au monde singulier, cette locution «cristallise un néant qui permet, comme le vide, d’attirer, de faire que les choses soient ensemble, et, en même temps, pas tout à fait». Un concept à l’image du jeune comédien. Quelque chose qui oscille entre la fougue et l’insaisissable. Et de fait, dans la vie comme dans ses rôles, tel un explorateur de l’inconscient, Sefa Yeboah émeut par son atypisme et sa profondeur, habitant chacun de ses rôles comme une terre promise. Du troublant Lucrèce Borgia au monumental Soulier de satin, programmé à la fin de l’année, en passant par Trois fois Ulysse, qui sonde la figure du héros, pas une narration n’altère le combat qui habite en filigrane celui qui allie des origines ghanéennes à une enfance strasbourgeoise, une solitude choisie à un...

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